11-07-2021
Ecrins
1400
1682
3012
D
9h30
0

  C'est sous la pluie battante de samedi soir, dans la tente mess, que je propose à Antoine cette course : faute de montée au refuge / bivouac le soir, nous cherchons une course d'alpi rocheux envisageable à la journée en partant du camping. Fatigué, el presidente balaie l'idée et remet la discussion au petit déjeuner. Le lendemain donc, il me suggère plutôt d'aller voir ces petites cornes que l'on aperçoit du camping. Ravi de cette idée originale, j'accepte avec plaisir cette course qui ressemble tout de même vachement à mon plan de la veille.

  Conscients de l'importance d'un départ précoce pour une course d'alpi à la journée, nous partons à l'heure des braves. 9h30. Plein cagnard. C'est un bon ensoleillement qui nous accompagnera jusqu'à la moraine du glacier de la Bonnepierre, nous allégeant de plusieurs litres de sueur. A 11h, nous mettons pied sur le glacier pour le traverser dans sa largeur et rejoindre le pied du névé qui nous mènera jusqu'à l'attaque vers 2700 sur le coup des 12h30.

  Antoine étant plus expérimenté, nous convenons que les longueurs impaires, dans le 5, lui reviendront. Visiblement ravi de cette décision, il s'empresse de me remercier en partageant avec moi tous les cailloux qu'il croise dans les vingt premiers mètres à la verticale. Mon casque m'ayant permis de survivre à cette démonstration de générosité, je puis attaquer la deuxième longueur, qui nous mènera au pied d'un dièdre en 5 mais avec les bonnes prises aux bons endroits. La quatrième longueur en corde tendue s'apparente plus à de la randonnée, et contraste avec la cinquième qui requiert à Antoine encore plus d'engagement que sa longueur précédente. La longueur finale se déroule également en corde tendue, dans du IV un peu expo sur une traversée.

  Une fois au sommet, nous cassons la croûte avec une belle vue sur la barre toute proche, et plus loin les Bans, la Meije, ... Il eût été dommage de louper cette journée aux conditions météo favorables. La descente s'amorce par deux rappels de 25, dont le second est shuntable en désescalade, un peu trop raide à mon goût. Antoine me mouline donc avant de me rejoindre pour amorcer la facile traversée d'arêtes qui nous conduira à la combe suspendue. Nous nous y déséquipons puis entamons la marche de retour par un sentier somme toute fort bien balisé de cairns qui serpente entre les vires surplombant le Vénéon. La rencontre à deux reprises avec un chamois le long de ce chemin nous ravi, d'autant plus si tard dans la journée. Nous arrivons au camp pour 19h00, on time pour l'apéro.