20-07-2020
Ecrins
D
1

J'avais oublié de rédiger ce compte rendu cet été, alors je profite de ma pause pour l'ajouter à la postérité. Et puis pour vous donner quelques idées pour cet été ...

Après deux jours de montagne ( Cascade cool - Pointe des Aigles), je me retrouve seul avec Rémi pour une troisième journée. On hésite avec des voies au Pic nord des cavales ou à l'aiguille de la Gandolière, mais la fatigue et l'envie d'une journée tranquille nous pousse vers une grande voie dans les contreforts qui surplombent le Châtelleret. On s'oriente donc vers "Ballet pour une dalle rose", 7 longeurs, P1, 6a max.

L'approche se fait en 45mn sur sentier depuis le refuge. ça monte un peu, et la zone où se déroule la voie se repère facilement au dessus du chemin. L'attaque elle même est un peu plus cachée, les spits sont discrets et plusieurs endroits ressemblent à la description du départ. Alors on fait quelques aller/retours pour finir par trouver le pied de voie. Je prends le temps de reconstruire un cairn.

La voie propose une grimpe magnifique pour qui aime la dalle, la vraie. De beau bombés lisses, des mouvements tout en finesse et bien sur les pieds, les mains souvent juste posées sur le rocher. Celui ci est un magnifique granit, où je retrouve vraiment le style de grimpe en dalle que j'ai tant aimé à Fontainebleau. L2/L3 mettent bien dans l'ambiance pour ça. Mais le crux de la voie se trouve en L5. une trav' archi daleuse, il vaut mieux maitriser l'enchainement car aucun retour possible et peu de repos. 

À propos de l'équipement : tout à fait correct au global et dans les difficultés, un poil plus aéré dans des sections très facile. L1 et surtout L7 sont pour le coup beaucoup plus banzaï. Il me semble que L7 doit proposer un ou deux points en tout et pour tout, donc un piton ancestral pas évident à voir. C'est facile, et après L5 ça parait bacs sur bacs, mais il vaut mieux avoir ça en tête. L'ensemble de la voie se descend en rappel.

En haut de la voie, on traverse sur un plateau constitué par un immense pierrier. Notre objectif est d'enchainer par une autre grande voie "Loin des méchants", sur l'aiguillette à Bruno. Mais là se déroule le drame. Nous sommes incapables de trouver l'attaque. On passe 1h30 ou peut être même 2h à chercher, à faire le tour de ce petit éperon, à s'engager sur des vires plus ou moins exposées. Dommage, car le rocher à l'air magnifique, très sculpté. Un granit à mis-chemin entre Dibona et Pic nord des Cavales, comme on en trouve parfois en Oisans (et oui, ce n'est pas que des cailloux pourri!). 

Tant pis, on assume le but (qui nourri une forte envie de revanche!) et on remballe. On rattrape le haut de la dalle rose et on tire des rappels. Un coincement de corde plus loin, nous sommes à R2. De là, je décide de tirer une moulinette pour profiter de la dalle d'un lisse parfait et qui se trouve  quelques mètres sur le côté de notre voie. 60m de plats sur un profil franchement positif, la terreur pour certains mais dans mon cas un immense plaisir. C'est plus facile que je ne l'imaginais, je dirais 6a conti.

A noter que dans cette longueur "bis", on trouve les points d'un "équipement spécial" (c'est pas de moi mais de Cambon, qui le qualifie ainsi dans son topo). En réalité, toute la voie est doublée de variantes qui forment une véritable seconde voie, à la difficulté qui me parait supérieure (à l'oeil je dirait 6b, peut être plus?). L'équipement spécial, c'est en fait juste des tige de goujons, sur lesquels est censé se clipper des dégaines spéciales (?) Il est cependant possible de les cravater. Je pense qu'il est également possible de montrer des plaquettes dessus. Ayant beaucoup aimé cette voie, je pense tenter d'y revenir l'été prochain avec un stock de plaquettes et les laisser à demeure pour "équiper" cette voie bis dans un style plus consensuel.

Voilà, un petit compte rendu en retard avec de la chaleur et du soleil pour patienter pendant l'hiver, je me suis dit que ça vous ferait plaisir!