Au camp, selon le programme et l'horaire de la journée écoulée, certains ont fini de dîner et d'autres en sont encore à l'apéro au moment du tour de table permettant de constituer les cordées pour les projets du lendemain.
Emeric répond favorablement à ma proposition de parcourir Abbé Hard dont nous avons appris que les longueurs supérieures ont été elles aussi récemment rééquipées.
Le ciel bas ce matin nous invite à décaler l'horaire du départ, dans un faux rythme matinal. Le départ sonné, la marche d'approche jusqu'en bordure de la grotte bien visible du bas nous réveille. Les conseils judicieux d'Olivier et Serge qui ont parcouru l'itinéraire la veille nous permettent de franchir le pas retors d'une première longueur qui nous mets de suite dans une ambiance bien grimpante, et au bout de laquelle Emeric émet déjà de sérieux doutes quant au succès de notre projet en plein syndrome "J3", après avoir passé deux grosses journées précédentes en montagne. Ce manque d'enthousiasme contraste singulièrement avec l'élan démonstratif de mon compagnon de cordée la veille au soir...
Mais il est plein de ressources ! Ainsi, après avoir rattrapé au vol et avalé d'un coup un abricot qui m'avait échappé du relais où je l'assurais, le bougre retrouve fraicheur et motivation. Nous voici relancés !
La troisième longueur est splendide, verticale et sculptée à souhait. La quatrième ne démérite pas, se déroulant sur l'angle d'un beau bastion de granit rouge et raide. Un vilain pas de bloc en L8 nous donne du fil à retordre et voici la dernière difficulté franchie. Emeric prend en charge les deux longues sections de cordes tendue sur les longueurs moins relevées, nous permettant ainsi de rattraper l'horaire de mon décollage matinal poussif, de profiter du panorama au sommet de la Tête de la Maye et d'être de retour au camp à l'heure pour l'apéro. Merci !