Joie ! L'été indien. De quoi savourer de belles sorties rocheuses de fin de saison en montagne. Ah non. La perspective chantier de trouver notre projet alpin initial trempé par les précipitations prévues dimanche, voire verglacé au vu des températures annoncées, nous incite à changer notre fusil d'épaule. Nous choisissons un objectif plaisir, dans un cadre moins montagnard, avec l'idée sympathique de troquer bonnet et gants contre une panoplie short T-shirt.
La végétation locale... la douceur de l'air... les noms des villages environnants... pas de doute, c'est le Sud. Le campement établi nous permet d'apprécier les couleurs du coucher de soleil sur notre parcours du lendemain : la traversée des Florets aux Dentelles de Montmirail.
Oui ? Qu'est-ce qu'il voudra le monsieur ? D'accord, je vous mets un passage en dalle et une fissure. Ce sera tout ? Bon alors j'mets aussi un rappel de vingt mètres. Ah oui, je peux tout à fait vous en préparer un assortiment façon petits fours pour toute la famille.
Cette jolie traversée calcaire propose six courts ressauts de difficulté modeste entrecoupés de rappels. Les nombreuses échappatoires aisées en font une course toute désignée pour l'initiation aux techniques de progression et manips de corde, avec en prime la possibilité de poser quelque ferraille entre les nombreuses plaquettes. C'est bath !
Le soleil est au rendez-vous ce matin. Pas rassasiés après avoir vite avalé l'itinéraire nous poursuivons sur le rocher du Turc, dans l'alignement de la Chaine de Gigondas, par "la Dülfer", voie dont au sujet de laquelle aujourd'hui encore au moins deux membres de notre cordée s'interrogent quant à son appellation qu'elle ferait peut-être référence à la technique de varappe à mains nues la plus adaptée pour la parcourir.
Un alphajet de la base aérienne voisine nous gratifie d'un passage en rase moquette dans la brèche de la Pousterle. Après un dernier éperon presque raide nous quittons gentiment la traversée qui se développe encore sur une belle distance mais dans un rocher annoncé moyen. Le retour rapide par les chemins ombragés nous laisse tout loisir pour faire étape dans une des nombreuses caves du quartier et rapporter à la maison quelques amphores du fameux nectar local.