09-05-2022
Bornes - Aravis
AD
Céline
1

Une voie au cadre bucolique, au rocher magnifique, à la grimpe superbe, à l'équipement bien pensé et au niveau abordable, ça ressemble au mouton à cinq pattes ? Oui. Et il se cache au mont Baron, au dessus d'Annecy.

Le cadre : une exposition plein sud, mais avec un peu de végétation pour faire un peu d'ombre aux relais. Une vue plongeante sur le lac et au loin les Bauges et le Bugey. Autour de nous des oiseaux qui pioupioutent, des lézards qui lézardent et des parapentistes qui parapentent ...

Le rocher, un calcaire compact et adhérent typique des Aravis, sans trace de patine. L'eau a sculpté les dalles pour nous offrir un découpage énigmatique, fait de cannelures rugueuses, de lunules fines et de trous sans fin, où vont se perdent les doigts du grimpeur.

La grimpe, quelle merveille. Aucune longueur à jeter. Les mouvement sont toujours beau, les pas agréables. On ne se fait jamais peur car on trouve toujours un maxibac où se suspendre (sauf dans L6, on y reviendra).

L'équipement, judicieusement placé, on tombe dessus avant de se laisser manger par l'inquiétude d'un pas. L'itinéraire reste naturel et évident, compliqué de se perdre. Quasiment toutes les longueurs permettent de réchapper facilement, ce qui permet de rassurer une cordée un peu juste. On trouve quelques très jolies lignes à la verticale de la voie, mais elles ne prêtent pas à l'erreur : par là haut c'est violent !

Et enfin le niveau, accessible à la majorité des grimpeurs. La voie se découpe ainsi : accès en deux rappels, dont un avec 5m en fil d’araignée. L1-5c, le crux. On peu esquiver en arrêtant les rappels à R1, pour obtenir une voie dans un niveau plus homogène. C'est le choix que nous avons fait. L2-4a, jolie longueur un peu végétale et sans difficulté pour découvrir le style du coin. L3-4c : deux ressauts offrant de superbes cannelures prisues. L4-marche, transition. L5-5a : un mur plus raide, mais la fête de la boite aux lettres. Belle ambiance. L6 - 5a : traversée dalleuse 3 étoiles où il faut se mettre à l'aise avec les adhérences. Quelques pas obligatoires, gare à la zipette ! L7 - 5a. De nouveau un pillier plus vertical. De belles fissures où on trouve tout ce qu'il faut. L8 - 5a : un final en beauté, avec deux courts ressauts limite déversant où il faut avoir gardé un peu de bras. Et c'est fini, un sommet large où prendre l'apéro à l'ombre d'un arbre. Escalade variée, on ne s'est pas emmerdé !

Les cotations sont issues du camptocamp et me paraissent correctes. Peut être être à l'aise dans le 5b, pour ne pas finir terreur au moins dans la traversée qui est obligatoire, en leader comme en second. On trouve d'autres topos sur le net, aux cotations plus fantaisistes qui annoncent du 6a. Ne vous y fiez pas (ou alors je randonne dans le 9c, Seb me voici!)

Bref, je m'excuse pour ce compte rendu dithyrambique, mais je tenais à partager avec vous cette voie, qui est hautement recommandable : rare de trouver aussi beau dans ce niveau. Majeur et 100% plaisir !

Bonus tip : la version mobilité douce doit pouvoir s'envisager. La route qui monte au col des contrebandier est superbe, et au frais en sous bois. Prévoir tout de même de partir tôt, il y a 600m de D+ et 12km pour en voir le bout. Un bon échauffement en somme.