29-07-2021
Ecrins
D
5
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Bien il y'a beaucoup plus à dire que prévu sur cette grande voie finalement. Spoiler le couac se passe au moment du rappel.

1) la préparation

Hélène arrive au camp, et à la faveur d'un tour de table cherche un partenaire pour faire l'abbé hard, une grande voie sur la tête de la Maye. C'est une voie de référence dans le niveau 5c. J'accepte de faire le second. Je suis à moitié sure de mon 5c sur ce caillou que je connais mal, mais fort de récents succès à l'école d'escalade de la Bérarde. En raison de la montée en refuge, le jour même de l'ascension de la voie, nous optons pour la réchappe sur la vire après la 6 -ème longueur suivie de 3 longueurs de rappels.

2) le jour J, la voie s'enchaine bien. L’affreux pas de 6A/A0 passé avec succès, Hélène enchaine les longueurs les plus difficiles et je ne démérite pas dans les autres longueurs de 5C. C'est un vrai coup de foudre pour le granit de l'Oisans, une fois compris le mode d'emploi il n'y'a que du fun et des bonnes sensations. Mention spéciale pour la 3 -ème longueur qui sur plus de 30 m permet de dérouler un répertoire de pas dans le 5+ assez incroyable.

3) J'arrive tout euphorique sur la vire après avoir flashé les longueurs. On cherche un peu le rappel, caché derrière un gros rocher. Après discussion, je prends la tête pour la recherche de rappel. J’y vais la fleur au fusil, très content de l'ascension et je n'ai pas eu de mauvaises expériences sur des rappels jusqu'ici. Pour moi le rappel se trouve vers l'ouest j'ai regardé le topo. Je pars bille en tête dans une belle diagonale. Pas de points. Je déroule pas mal de corde et j'arrive au bout de la dalle bombée. Il y'a un relais de corde à ma droite et un relais de voie à ma gauche. Il est loin mais semble atteignable depuis une vire en contrebas. Pour aller le chercher ça va faire un drôle d'angle quand même.

Bon on est en avance. Le rappel de la voie est peut-être sur cette belle vire et il y'a deux autres relais à proximité. Hop paf! le grimpeur qui racle allégrement contre le surplomb. Pas de relais et comment je remonte moi? La vire est belle, sous un surplomb, je me décorde je vais aller à pied voire ce relais. Ah c'est un peu expo quand même et ça oblige à se décorder pour y accéder donc ce n'est pas le bon relais.

 Je pourrais reprendre la corde. Ca à l'air faisable mais elle est au bout de la vire, l'herbe est plus raide et si ça ne passe pas là c'est mort pour se rattraper, de plus si je tends la corde lorsque Hélène se prépare je peux faire tomber son assureur, bof. Bref je reste sur ma vire sous le surplomb. De temps en temps je regarde ou est Hélène avec qui j'ai perdu le contact visuel depuis un petit moment. Elle arrive un peu étonnée. On discute, elle se vache sur le relais de corde tout en restant en bout de rappel.

Avec le mou je peux remonter (comment doit-on remonter sur une corde avec la disposition prévue pour le rappel?), je change mon dispositif et remonte sans encombre. Hélène a vue des points à l'est (à droite) on pendule à deux sur le rappel et on tombe sur le relais. Tout va dorénavant bien se passer... ou pas. Notre corde est bloquée, impossible de la décoincer. Pour me permettre de récupérer, Hélène remonte sur la corde jusqu'au relais et redescend, pas de blocage identifié. On tire, ça vient ! ouf !

Les deux autres rappels s'enchainent. On arrive à la bourre au camping, en ayant perdu deux bonnes heures avec ces péripéties. On cavale jusqu'au refuge du Chatelleret.

4) De retour au camping, le lendemain soir, la corde empruntée par une autre cordée se révèle très abimée sur un brin. La gaine est à moitié coupée, les âmes ont une sale gueule. Ca a du frotter fort sur le rocher. Ca me fout en rogne, j'avoue.