08-12-2023
Belledonne
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Nous avons suivi une journée de formation recyclage pour encadrants de ski alpinisme, proposée par la FFME (ligue régionale). Elle s'est déroulée à Chamrousse, en partie sous la pluie.

Je vous en livre un compte-rendu que nous avons rédigé ensemble. Sa lecture peut être utile aux encadrants du Gaul mais aussi à tous les Gaulois qui pratiquent l'activité.

Je vous en souhaite une bonne lecture. Vous pouvez me joindre si vous avez des questions.

 

Journée de formation/recyclage encadrants ski alpinisme,

9 décembre 2023, Chamrousse (Casse Rousse)

 

Formateurs : Julian Breuil, guide FFME, Bernard Mifsud Instructeur FFME

Gaulois Participants : Claude Gabay, Elisabeth Bohineust, Antoine Ermakoff, Pierre Poirier,

Elisabeth Persoud

 

1- Introduction avant le départ :

La journée en schéma : Julian nous présente un schéma qu’il a préparé (voir en bas de page) inspiré de la carto systémique de vigilance de Paulo Grobel. Ce schéma montre l’itinéraire de la randonnée prévue, accompagné de repères morphologiques (lacs, sommets, altitudes) et des facteurs de risque (pentes, ressauts). Des points nommés de A à G figurent les étapes placées aux endroits critiques : changements de pente, choix d’itinéraires, observation des pentes et de la neige. Figurent aussi les informations météorologiques,  au BERA, le dénivelé de la course.

Présentation selon la méthode “OPERER” : Objectif / Parcours / Etat de la troupe (chacun s’exprime)/ Risques / Equipement (vérification)/ Rôles de chacun.

Coopération et complémentarité : le groupe n’est pas conçu selon un schéma leader/suiveurs. S’il y a bien un leader, chacun est acteur. A ce titre, chacun sait où on va, est conscient des risques s’il y en a, connaît le nombre de participants et leurs noms, est équipé de DVA, pelle, sonde et sait s’en servir.

Nota bene : les téléphones sont utiles pour appeler les secours mais, dans certains massifs, il peut n’y avoir aucun réseau. Dans ce cas, prévoir un téléphone satellite ou une balise GPS

 

2- Randonnée :

Au départ : double check des DVA. D’abord en mode Recherche, puis en mode Emission.

Les points d’étape prévus au départ sont respectés. On en profite pour deviner et observer

ensemble des signes éventuels de risques nivologiques (les “observables”) ainsi que les repères morphologiques (sommets par exemple), les altitudes, les panneaux signalétiques, etc… il est important de s’exprimer à voix haute et que tout le groupe entende.

Plusieurs modes possibles au long de la randonnée: Détendu, Méfiant, Alerté, Hasardeux

https://www.data-avalanche.org/cristal#modes

Selon le mode identifié, le comportement du groupe diffère. Par exemple, en mode Détendu, le leader peut s’effacer. A partir du mode Méfiant; des mesures d’éloignement peuvent être décidées : 10m (limitation de la sollicitation du manteau neigeux), 50m ou  distance entre points protégés (en cas de suspicion de départ d’avalanche).

Pente : on peut mesurer la pente avec les bâtons lorsqu’elle paraît un peu raide. Attention aux pentes de plus de 30°. Exemple en video :

https://www.youtube.com/watch?v=8pNx-bOWfmw

Finalement, en fonction de l’évolution de la météo, du temps passé et du rythme de progression, des risques observés, l’objectif de la randonnée décidé au départ doit être discuté lors d’un point d’étape critique, là où il est encore possible de changer d’itinéraire ou de faire demi-tour.

 

3- Exercice de recherche de victimes d’avalanches

Le groupe de 12 est scindé en 2 : 6 victimes et 6 sauveteurs. Le groupe Sauveteurs s’éloigne tandis que le groupe Victimes enterre 3 DVA.

3 victimes restent cachées sur le terrain d’avalanches à proximité des DVA enfouis tandis que les 3 autres rejoignent le groupe de sauveteurs pour leur demander de l’aide.

Le groupe de sauveteurs doit s’organiser pour une recherche efficace et pour appeler les secours.

Lorsqu'un DVA enfoui est trouvé, la victime cachée vient jouer la victime (inconsciente, ou consciente et blessée, ou à peine enfouie). Il s’agit alors d’effectuer les bons gestes envers la victime : respire-t-elle, est-elle consciente, a-t-elle mal ? etc… Puis de la mettre en PLS et de la protéger du froid (l’isoler de la neige avec des sacs par ex, la recouvrir d’une couverture de survie ou de vêtements chauds) en attendant les secours.

Précisions sur la méthode de recherche de victimes en 3 étapes

Lors de l’étape Recherche du signal, le sauveteur porte le DVA à son oreille et avance au son afin de libérer son regard pour observer le terrain et repérer des signes comme bâtons, victime non enfouie…

La seconde étape, à partir de la captation d’un signal, se fait en regardant le DVA. Cette étape s’appelle désormais “recherche approximative” ( nomenclature européenne).

La troisième étape est la Recherche fine, qui se fait en croix, sans les skis, à la surface de la neige et sans modifier l’axe du DVA ni le plan de recherche.

Attention ! un seul chercheur sur une zone en recherche fine.

Sondage : il se fait avec des gants (pour ne pas chauffer le métal de la sonde) et à 2 mains.

La main du bas guide la sonde , la main du haut fait monter et descendre la sonde. Sondage en escargot par pas de 25cm.

 

4- Descente

En règle générale, le leader passe en tête avec désignation d’un serre fil.

Enoncer la zone skiable en fonction des risques (50m de part et d’autre de ma trace, dans ma trace, à gauche de ma trace…) et l’engagement en ski selon l’état de la neige (on skie à 50%, 80%...). Regroupement régulier avec arrêt en amont du leader.