23-03-2024
Cerces - Thabor - Mont Cenis
2528
1908
3171
AD
12h
2

Départ à l’aube, ou plutôt dans ce qui aurait dû être l’aube si le soleil avait daigné percer la neige mouillée qui s’abattait sur nous. Le refuge de Laval, notre nid douillet partagé la veille avec une bande de 12 autres Gaulois surexcités, semble déjà loin. Le Thabor nous appelle, ou nous nargue, difficile à dire avec ce temps.

 

Ah, la journée promettait son lot de surprises : l’isotherme, se prenant pour un yoyo, décidait de plonger de 3400 m à 1500 m. Quant au vent, fidèle à lui-même, soufflait à 65 km/h, probablement pour tester notre détermination.

 

Trois heures de lutte acharnée nous amènent au col des Muandes, à 2800 m, où le brouillard épais semble vouloir nous avaler tout crus. Dans ce décor, deux de nos comparses commencent sérieusement à douter de leur équipement, frissonnant plus qu’un politicien en période de scandale.

 

Face à l’adversité, notre audacieuse troupe décide que le col des Méandres et le passage du Thabor, encore plus haut, c’est pour les autres. Nous glissons donc vers le lac des Muandes puis dans la Vallée Étroite, jusqu’à l'altitude respectable de 1900 m. Là, un pique-nique pris dans la joie et la bonne humeur, ou presque, précède une remontée vers le refuge du Thabor. Ah, et ces 150 m de D+ en portage ? Une formalité, ou presque.

 

Alors que nous approchions de notre but, le ciel, dans un élan de générosité tardif, décide enfin de se dégager. Greg, Laurent, et Martin atteignent le refuge, tandis que Flora, Jeannette, et Stéphane, dans un élan de bravoure ou de folie pure, partent à l'assaut du mont Thabor.

 

Notre Dame des Sept Douleurs, à 3171 m, nous accueille, porte close (merci pour les travaux de rénovation, vraiment !). Le retour du brouillard nous signale qu’il est temps de redescendre, sous les derniers rayons du jour. Et ce n’est pas fini : 200 m de D+ dans une ambiance de pleine lune, avant de finir en beauté, entre couteaux et frontale, dans une charmante tempête de vent et de grésil.

 

Enfin arrivés au refuge du Thabor à 20h, on nous accueille avec un sermon des plus chaleureux - les gardiens ont un sens de l’hospitalité, disons... unique. Mais, tout est bien qui finit bien, ils nous servent le repas avec une bienveillance qui frôle l’ironie. Quelle aventure, mes amis !