06-07-2017
Ecrins
429
AD
4h

L’accès depuis le Soreiller nous a semblé plus long que le temps de 30-40 minutes le plus souvent indiqué. Peut-être est-ce parce que nous avions fait l’Arête Occidentale le matin et que nous fatiguions un peu des montées-descentes. Dans tous les cas, nous avons un peu peiné pour trouver le départ de la voie car celles-ci sont nombreuses et les noms ne sont pas indiqués. Globalement, la voie du Nain (329 m) se situe 10-20 m à droite de la brèche des clochetons et la première longueur se repère facilement car il s’agit d’une dalle bien inclinée (à gauche c’est un 6a). Le jour où nous l’avons faite, le départ était caché sous un névé donc nous avons attaqué 2 points sous le premier relai (deux points reliés par une cordelette). La voie est courte (5 longueurs) et ne nécessite pas plus d’1h30 de grimpe. Nous avons enchainé L3-L4 mais il a fallu un peu tirer sur la corde (50m) donc je conseillerais de tirer toutes les longueurs si la cordée est débutante. La voie est très bien équipée et homogène dans le III-IV à l’exception de deux pas un peu plus soutenus mais n’excédant néanmoins pas un niveau de 4c/5a. Nous avons grimpé en chaussons mais la voie peut être faite en grosses sans problème. La voie du Nain sort au niveau de la brèche des Clochetons (la voie étant à droite de la brèche, la dernière longueur est donc en traversée sur la gauche). Nous sommes arrivés à 18h20. Au vu de l’heure, Elo et moi avons décidé de rejoindre le refuge et de refaire le sommet via l’arête centrale un autre jour. Cela étant, nos compagnons de cordée ont poursuivi sur la Dibona en version « on speede » (100 m). Cette dernière partie n’est pas plus difficile que la voie du Nain mais l’ambiance est aérienne ! En termes de matériel, les relais sont chainés et nos amis ont posé un seul coinceur (c’est donc quand même bien d’en avoir si les repos psychologiques comptent pour vous !). Ils ont dû mettre moins d’1h pour faire l’aiguille et entre 10 et 15 minutes pour redescendre au refuge en courant … Plus généralement, il me semble qu’il faut plutôt compter 40 minutes pour la redescente depuis les clochetons. Elle est très simple à trouver car il y a des cairns.

Bien entendu, la grimpe c’est aussi une expérience humaine où l’on apprend des choses sur soi et sur les autres. Ainsi, dans notre petit groupe, il y en a deux qui sont partis devant en « oubliant » la corde. Parmi ces deux têtes en l’air, l’un avait aussi oublié les dégaines et coinceurs. Hum ... Il a fallu jurer-cracher que cet oubli était sincère. Ah oui, sauf que perso je n’aime pas cracher… aie, je me suis vendue ! Merci Elo, c’était pour ton entraînement ! Par la suite, ça a papoté dans les voies. Evidemment, le sujet de conversation dépend étroitement de ceux qui la nourrissent. Ici, nous avons soulevé un débat de fond articulé autour d’une seule et même question : « toi, au relai, tu pètes ou tu rotes ? ». Question importante dont nous avons continué de débattre le lendemain…

Nous avons passé une magnifique journée tant sur le plan montagne que amical ! Vu l’horaire - un peu tardif- nous n’avons croisé personne alors que cet itinéraire est, le plus souvent, annoncé comme très fréquenté avec de l’attente. Partir l’aprem’ est donc peut-être pas mal lorsque la météo est stable.