13-07-2018
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Le camp du Gaul : un événement à ne pas manquer pour réaliser de belles courses en bonne compagnie ! Après les Rouies par le col de Muande, Manu (toujours le même, avec ou sans ski !) me branche pour faire la traversée de l’Olan en fin de semaine, avec Thibault et Antoine. Après une journée de réflexion et de détente avec Aurélie, je m’engage pour la (longue) aventure.

On décolle du camping à 10h pétantes en marchant d’un bon pas (euh 600m/h, je savais que ça n’allait pas pinailler ces 2j !) vers le col de Turbat. Jolie montée parsemée de fleurs, les rares instants bucoliques de ces 2j ! Sous le col, on hésite sur la cheminée à remonter. Antoine passe à gauche, Thibault – « ben ça passe partout », plus à droite, et Manu et moi au milieu. On arrive au col, la descente en visu – comme on s’y attendait : bien raide avec du rocher merdique ! @ Etienne : j’ai bien pensé à toi, donc prudence !! En descendant, on entend une voix hurler au loin plusieurs fois… ça a l’air de venir de la face de l’Olan… puis quelques temps après, l’hélico débarque, pose des secouristes au refuge de Font Turbat, et repart chercher dans la face. Ils finiront par redescendre 2 grimpeurs allemands, partis sans doute bivouaquer au pied de leur voie, l’un deux ayant fait « une sorte de crise cardiaque ». Bref, pendant ce temps, nous descendons prudemment, avec quelques pauses pour regarder le sauvetage. On met le pied sur le névé qui descend au refuge… mouais, pas assez molle à mon goût cette neige avec cette pente sans crampons. Antoine et Thibault descendent comme des chamois, Manu sort son 2ème bâton au bout de quelques minutes, je descends, puis glisse à mi-pente… arrêt après une trentaine de mètres de glissade, avec juste une éraflure sur la jambe, ouf ! La gardienne, très sympa, aura refilé ses huiles essentielles à plusieurs gaulois ! Antoine et Thibault repartent repérer la montée du lendemain jusqu’au lac des Pissous ,et Manu et moi faisons un atelier manips – 1700m ça suffit pour la journée !

Tout le monde se retrouve autour d’une bière vers 19h lorsqu’on voit débarquer 2 surfeurs (vu la tenue !!) gaulois : Fred et Jérôme. La diaspora gauloise… On sera donc quelques cordées le lendemain : 3 gauloises, 1 cordée qui fera ½ tour sous la brèche de l’Olan, et 1 trinôme bien sympa qui redescendra par le col de Turbat après la traversée (les fous !!!) https://www.camptocamp.org/outings/1019087/fr/olan-arete-n-et-traversee

Levés à 3h, petit-dej et c’est parti ! Sauf que je me retrouve coincée aux toilettes à attendre qu’un fumeur de joint ne sorte, la plaie ! 3h45 départ, mais Antoine m’informe que les 2 autres cordées gauloises sont déjà parties… je savais qu’il ne fallait pas pinailler… montée plein gaz (enfin pour moi, Antoine je crois qu’il a une réserve quelque part !). Je demande si c’est la corde en plus sur le sac qui fait que je suis en léger sur-régime… Réponse d’Antoine : « non, c’est le rythme »… ah ok… Bon, on gratte un peu, on double le trinôme, et on retrouve les gaulois au lac des Pissous pour mettre les crampons et remonter le petit couloir à 40°. Neige pourrie (pas de regel) mais ça monte, j’avoue avoir serré les fesses et suivi de près les crampons d’Antoine. On sort un peu avant la fin du couloir sur les vires rocheuses à droite, qu’on remonte délicatement – enfin le plus possible. On s’encorde, puis on rejoint la cordée Thibault/Manu qui a remonté le couloir jusqu’en haut puis traversé sur les vires. On continue de remonter en ascendance à droite jusqu’à la brèche carrée, la diaclase, encore des vires… jusqu’au pied de l’arête, enfin ! C’est plus raide mais le rocher est bien meilleur et ça grimpe enfin ! Quel plaisir ! Ambiance plein gaz avec un panorama impressionnant, assez austère d’autant plus que les nuages sont présents et on se demande comment la météo va tourner. A peine le temps de gober quelques gâteaux secs en rendant le matos à Antoine, qui grimpe avec prudence en mettant quelques points dès qu’il le peut. La voie sur le fil est assez évidente et on rejoint Manu et Thibault au sommet à 8h45, avec le soleil qui fait enfin sa sortie. 5min pour profiter de la magnifique vue et on repart, faut pas trainer ! Thibault commence à installer le rappel mais Antoine préfère qu’on désescalade – soit ! Tout le monde desescalade (III+) puis on suit le fil de l’arête, avec notamment ce passage aérien en rasoir (voir photo sortie C2C du trinome) où Thibault passera devant nous – « ben oui ça passe bien là »… Oui, oui, facile hein ! On continue de descendre jusqu’à la brèche Escarra (que je n’avais pas vue, merci Antoine !), et on passe dans le couloir, toujours encordés. On redescend les gradins côté gauche puis la vire à gauche. 2 rappels et on met enfin pieds sur le glacier – youhou, vive la neige et adieu le rocher pourri ! Antoine me propose de descendre le glacier sans crampons pour soigner ma chute de la veille… euh non, je vais redescendre tranquillement avec mes petits crampons aux pieds ! Arrivée au refuge de l’Olan à 14h, donc 10h15 de course, 10h pour Antoine, et 9h30 pour Thibault/Manu, on n’a pas trainé ! Dégustation d’eau, puis de bière, avec enfin un peu de temps pour manger ! On fera la redescente du refuge tranquillement avec Manu (1h30 à 2h je ne sais plus), en papotant et rêvant au BBQ du soir. Ca tombe bien, Emeric nous attend à l’arrivée du chemin pour nous féliciter – et surtout nous annoncer qu’il avait assuré le BBQ, COOL !!!!!

En conclusion, une bien belle (longue) course dans une ambiance assez austère, plutôt AD que PD+. Merci à Manu et Thibault, on se souviendra de ce beau moment au sommet ! Et aussi et surtout, merci à Antoine pour avoir parfaitement géré la cordée !