15-07-2015
Ecrins
1100
1874
3102
PD

Barre des écrins par le versant Nord et l’arête Ouest, Course PD+ Pentes de neige à 35°.
Rocher passage en 3c mais avec des grosses chaussures et parfois avec des crampons.

Lors de l’ascension de l’aiguille d’argentière, Violaine, Aurèle, Marie et moi avons évoqué l’idée de tenter ensemble l’ascension de la barre des écrins. Violaine ne pouvant pas venir, c’est avec plaisir que nous avons accueilli Grégoire quand il est arrivé au camp à l’Ailefroide.

J1 : Montée au refuge en deux étapes. Refuge du glacier blanc puis refuge des Écrins.
Il est 11h30 nous sommes au parking du pré de Madame Carle (2 euros pour 48h) 1874 m. De bonne humeur, sac sur le dos nous commençons notre montée. Direction le refuge Cézanne, puis le sentier Nord-Ouest. Le sentier monte d'abord rive droite puis change de rive au niveau d'un large replat. Il zigzague ensuite entre les rochers pour atteindre l'ancien refuge Tuckett, puis après un petit plat et quelques lacets, atteint le refuge du glacier blanc 2542 m situé sur un promontoire rocheux.

Dans les lacets nous retrouvons Monique, Damien. Et aussi David avec ses potes, qui redescendent de leur tentative de la traversée d’Est en Ouest de la barre des écrins. Dans les premières longueurs après la bèche des écrins, ils ont pris un coup de BARRE. Des pierres mises en mouvement par la corde devant eux leur débaroulées dessus. Là, il ne faut pas résister mais faire demi-tour. Leurs conseils sont : se dépêcher pour être dans les premières cordées et tenter la barre depuis la brèche Lory.

À 13h15 nous sommes au refuge du glacier blanc et nous mangeons en compagnie de Monique et Damien venus nous encourager, si si.

14h00 départ pour le refuge des écrins. Prendre le sentier derrière le refuge du glacier blanc pour rejoindre d’abord la moraine-éboulis. Puis nous mettons pied au environ de 2900m sur le glacier blanc. Continuer de monter rive droite, la montagne nous dévoile son plus bel Écrins, pour arriver au « pied » du refuge 3190 m. Prendre le sentier-éboulis qui monte directement au refuge des écrins (ancien refuge Caron) 3294 m, il est 16h00. Après notre installation, nous décidons de jouer à la bellotte. Je fais équipe avec Aurèle, on prend une volée par Marie et Grégoire. Vexé, nous tournons le jeu pour prendre notre super revanche. La belle commence, 950 à 950 points, quelle suspense, mon bon cœur me perdra…
Après avoir attendu un beau coucher de soleil nous allons nous coucher à 21h00. Fenêtre ouverte, il fait une chaleur torride il est impossible de bien dormir dans les dortoirs.

Après quelques semaines d’entrainement en montagne et plus particulièrement ces derniers jours nous ne craignons pas de coup de barre lors de cette ascension. Les cordes Aurèle-Marie et Gilles-Grégoire seront autonomes et progresserons en restant en contact.

 J2 : 02h45, c’est le moment de se réveiller pour aller prendre le petit déj’. 03h30 nous quittons rapidement le refuge pour prendre le sentir-éboulis de la veille. Arriver sur le glacier on s’encorde pour la course. Remonter le glacier blanc en pente douce (il y a un vrai sentier) jusqu’à proximité du col des Écrins, la neige est gelée, conditions optimales. Puis les pentes se redressent. Bien que l’endroit semble débonnaire, il y a des séracs au-dessus et de belles crevasses qui sont synonyme de danger. Contourner les séracs par la droite puis par la gauche, oblige des détours importants. Se porter progressivement à l’Est, vers l’arête Nord-Est de la Barre. Le soleil se lève c’est magnifique. À environ 3700 m, rester sous la tranche de sérac face à la barre afin de revenir à l’Est, pour rejoindre la rimaye de la brèche Lory. Après réflexion, je décide de passer sur le pont de neige bien gelé à gauche, pour passer sur la partie supérieure, traverser 5 m à droite (casser les stalactites formées durant la nuit) se faire des petites marches dans la neige gelée afin que les crampons tiennent bien, puis monter 2 m à la vertical pour rejoindre la pente terminale. La première difficulté est passé sans encombre, toutes les cordées passeront par là. Aller à la brèche Lory.

Il y a deux possibilités : prendre la fissure à gauche, ou droit dans le rocher par un pas d’escalade assez difficile où une corde fixe est présente. Nous prenons la seconde solution. Auto-assuré avec la poulie mini traxion, Grégoire progresse rapidement pour rejoindre la dalle 15 m plus haut. Partir à l’oblique pour rejoindre lentement l’arête puis la suivre jusqu’au sommet à 4102m. L’escalade est plutôt facile, l’assurage se fait sur les béqués, le rocher est propre presque patiné. Il est 07h45, nous sommes tous les quatre plus un couple autrichiens au sommet. Congratulations, 360, nom des sommets, photos. Il fait beau, pas de vent, c’est grandiose, majestueux. Bref une ascension comme on les aime.

Bon, il faut redescendre par la même voie, nous croisons deux cordées de 3, arrivé à la brèche Lory, on s’offre l’ascension du dôme des écrins 4015m. Re-congratulations, 360, moment émotion : Grégoire joue une partition avec son harmonica. Bravo.

Bon, il faut re-redescendre par le même itinéraire, il est 09h30. Rejoindre la rimaye, bof, bof. Un guide, que nous remercions, a construit un corps-mort. Il a creusé sur ¾ de cercle, pour y enfoncer une corde qui va servir de point d’ancrage pour le rappel (il tiendra jusqu’à quand ???) afin de passer la rimaye. Heu le pont de neige de matin semble tout mou… re-merci.

Puis c’est la descente dans une neige correcte (3 cm de mou). Nous progressons rapidement, quelques photos, nous sommes au refuge du glacier blanc. Il est 12h00. Nous mangeons puis descendons jusqu’au parking du Pré de madame Carl, 14h00.

Très belle course, passage de rimaye, escalade, parcours sur arête.

Aujourd'hui, les prévisions météo sont : orages en Rhône-Alpes, par conséquent les CR devraient pleuvoir.