22-07-2018
Bauges
160
1600
1774
TD
6
JP ; Nico
1

Ayant gardé un très bon souvenir de la voie Déloustal au roc des bœufs, faite avec Romain et Mélodie, je voulais profiter de la venue d’amis parisiens (JP et Nico) pour faire une belle journée de grimpe en enchainant dans le cadre magnifique du roc des bœufs : Deloustal + Telefoot.

Mon joker était d’avoir sous la main un grimpeur bien meilleur que moi afin de passer en tête sur Téléfoot qui sur le papier paraissait faisable, mais annonce quand même de bonnes difficultés : 6B+ et 6A obligatoire.

 

Début de l’aventure. Levée pas trop matinale (on est quand même en vacances) pour une arrivée à Mont Derrière vers 10h15. Je ne passerai pas en revue tous les jeux de mots de la journée sur le nom de ce village qui ont rythmé la journée et la soirée !

 

L’objectif était ici d’être au pied des voies à 11h30. Finalement le maillon fort de la grimpe s'est avéré être le maillon faible à la marche d'approche. Nous sommes arrivés à l’attaque des voies à 12h. Du coup l’ordre des voies s’est inversé. On a préféré faire Téléfoot en premier, et Déloustal en second s’il restait du temps.

 

La voie n’est pas marquée. Elle se trouve à 2-3 mètres de Deloustal sur la gauche.

A ne pas confondre avec Ni dieu ni maitre se trouvant à 10-15 Mètres encore plus à gauche

 

Attaque de la première longueur par JP à 11h55. Dès le début, le ton est donné : le premier point est à 5 mètres, le deuxième 2 mètres plus loin, le troisième encore à 5 mètres… Premier commentaire de JP : « ils rigolent pas ici ». Dès le début de la voie, il y a un risque de retour au sol au 3ème point. La longueur fait 45 mètres et le grimpeur n’est plus visible dès le premier bombé. L’attente en bas a été longue avant d’entre un « relai vaché ». Le temps de ravaler la corde se chauffer un peu un peu et manger un bout, c’est au tour de Nico et moi de partir dans la première longueur de 6a+. Le premier point est clipable facilement, mais en effet pour atteindre le troisième point je remarque qu’il faut engager pas mal pour arriver jusque-là. Preuve en est : un maillon de réchappe est présent dès le troisième point !

La voie fait une traversée vers la droite pour rejoindre des cannelures. Autant les cannelures sont très abrasives, et les pieds tiennent bien, autant entre les cannelures, ça peu zipper vite ! Cette partie est assez plaisante en second, mais le meilleur reste l’arrivée au relai R1. On arrive des cannelures sur la gauche. Une dalle très lisse, et un gros trou au milieu. le meilleur moyen de passer que l’on a trouvé ici est de bien monter dans les cannelures, mettre le pied dans le trou, et transférer son poids sur la gauche avec des micro doigts…. Ambiance, ambiance pour le premier qui peut voir sa dernière dégaine 3 mètres plus bas, et commencer à sentir un petit tirage qui n’améliore pas les choses. R1 est tout confort, et heureusement, car L2 en 6B+ peut prendre aussi du temps !

 

La deuxième longueur est à l’image de la fin de la première longueur. On voit un petit ressaut sur un bombé, dès le début, et après on ne voit plus le leader. Les premiers pas consistent en une traversée sur la gauche sur une dalle : lisse, puis le passage sur le bombé, où la voie se poursuit sur la droite avec le retour de la dalle : lisse. Idem la fin de la première longueur, sans le trou au milieu. la longueur se fini sur des cannelures qu’on est content de serrer pour avoir de bonnes prises. J’ai honnêtement tiré au clou 2 fois et pris 2 vols en second… le relai se fait sur un arbre bien visible. Il ne s’agit ici que de pas en finesse avec un bon engagement. A noter aussi que l’on ne s’entend pas du tout entre R1 et R2.

R2 est situé sur une bonne vire. Vire peuplée par une espèce de fourmis, voraces et qui n’aiment pas les étrangers. JP en a retrouvé une accroché sur son ventre dans son Tshirt qu’il a du retirer tel une tique… Et Nico s’est fait bouffer les pieds par ces mêmes fourmis.

C’est d’ailleurs à ce moment là que j’ai pris mon téléphone pour prendre qq photos et envoyer 1 ou 2 messages. Et là : surprise : 15h ! Et on n’est qu’à la moitié de la voie ! Horaire déjà explosé ! Adieu Deloustal. Mais il faut dire ce qui est, même avec le temps j’aurais été incapable d’enchainer les 2 voies.

 

Place à la troisième longueur : un bon 6B. les 10 premiers mètres de la longueur déroulent bien. Puis on revient sur le même genre de pas que dans la deuxième longueur pour finir tout droit entre les arbres où l’on peut poser des sangles pour souffler un peu point de vue engagement.

 

Pour la quatrième longueur j’avais envie de passer en tête, histoire d’engager un minimum dans la journée. C’est la longueur la plus simple, mais pas donnée non plus. Elle finit le long d’une fissure, avec un bon pas de bloc, soit en coincement dans la fissure (aie aie aie la peau des mains) soit en dulfer sur des bombés râpeux. A noter qu’avec un bon camalot #1, on peut réduire allègrement l’engagement, voire même tirer dessus. La voie se fini en passant à gauche, sur un beau plateau offrant un bon panorama sur les Bauges.

 

Arrivés en haut, un petit regard à l’horaire nous indique que nous avons passé 6h dans la voie. Peut être le record pour cette voie !

Retour par la fin de la course d’arrête à la voiture, et direction Aix les Bains pour finir la journée avec du bon gras : tartiflette et raclette !!!

 

Pour conclure, c’est une voie dans un caillou magnifique, très peu parcouru, dans un paysage très nature, mais exigeante, où il faut aimer l'engagement (beaucoup), au risque de ne pas se faire plaisir. Elle est clairement un bon cran au-dessus de sa petite sœur Deloustal. D’un point de vue cotation, je donnerais au moins 6B obligatoire.

Le mot de JP notre leader du jour : « je suis content de l’avoir faite, mais je ne la referais pas »

 

Et si d’aventure certains trouvent Téléfoot pas assez corsée, ils ont ouvert (ou sont en train d’ouvrir) une voie dans la continuation de « ni dieu ni maitre » dans le monolithe à gauche de téléfoot gauche bien visible de R2.