11-11-2018
Sultanat d'Oman
F
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Cela faisait un moment que j'avais envie de faire connaissance avec le site de bloc d'Yzeron, où, à ma grande honte, je n'avais jamais mis les pieds en 17 ans de séjour lyonnais. Un reste de snobisme bleausard ? Mais au GAUL non plus je n'ai jamais beaucoup entendu parler de ce site (p. ex. pas un CR de sortie ayant  « Yzeron » dans le titre).

Du coup, j'ai profité de ce dimanche pour aller me rendre compte par moi-même. Je m'y suis rendu seul (bilan carbone désastreux !) l'idée étant de ne pas faire perdre leur temps à d'autres Gaulois·es pour satisfaire une simple curiosité personnelle.

Alors, quelles impressions ?

Bon, ce n'est certes pas la forêt des Trois Pignons, mais c'est loin d'être ridicule et on comprend que d'anciennes générations lyonnaises aient choisi ce site comme terrain d'entraînement. Pour la pratique du bloc en espace naturel, Yzeron est une destination tout à fait crédible. Au passage, profitez-bien de cette opportunité : http://www.legaul.fr/forum/escalade/3770-encadree-bloc-n-bleau#21967

Qu'y trouve-t-on ?

Plusieurs secteurs de bloc (que ne je n'ai pas pu tous visiter) sur un flanc de colline, au nord du sentier d'accès, et un petit secteur de petite falaise, au sud, qui, à lui seul, ne justifie pas le déplacement mais qui peut fournir un complément bienvenu. Un dernier secteur (que je n'ai pas visité) se trouve plus au sud de la mini falaise. Au milieu et tout au bord du sentier d'accès, une assez vaste esplanade herbeuse pour pique nique dont voit qu'elle a déjà bien servi.

Les blocs présentes toutes les difficultés et toutes les tailles. Les types d'escalade sont assez variés (dalles (dominant), toits, devers). Parmi les plus beaux, un grand nombre est assez haut (trop haut pour être grimpés sans assurage, du moins au début). J'y reviendrai. On trouve une description des blocs dans le topo édité par la FFME /Escalades autour de Lyon. Dans mon édition de 2007 (il y en a-t-il une plus récente et plus complète ?), la description n'est pas exhaustive (200 blocs annoncés, 72 décrits)) mais est relativement bien faite (plan des secteurs + photos des blocs), même si on peut toujours trouver à redire.

Secteurs et parcours
En plus des indications du topo, on constate sur place la présence d'un traçage ancien (souvent à l'état de vestiges) témoignant de l'existence passée d'un « parcours montagne » (appellation bleausarde pour un long parcours, pas spécialement difficile, franchissant le moindre caillou, le jeu étant aussi de mettre le moins souvent possible le « pied à
terre »). Il n'est plus possible de le suivre précisément (pour autant que l'on trouve cela réellement intéressant), en raison de trop nombreuses interruptions (marquage effacé, végétation). Mais il est assez long : j'ai trouvé un bloc numéroté « 47 ».

Dans le topo, pour chaque secteur, les blocs sont aussi numérotés. Cela peut constituer une sorte de parcours mais alors celui-ci est d'un niveau assez hétérogène.

État du terrain
La première chose qui frappe est l'omniprésence des mousses. Sur de nombreux blocs, on en trouve un peu partout, y compris sur des zones qui ont dû être nettoyées pour le rassemblement de la FFME de septembre. La brosse (métallique et plutôt rigide, la brosse acier très souple que j'avais choisi pour ménager le rocher a eu du mal attaquer les mousses coriace que l'on y trouve) est un outil de base sur le site. Certains blocs « anciens », et parmi les plus faciles, ont été laissés à l'abandon depuis un moment et n'attendent que quelques vigoureux coup de brosse pour reprendre une nouvelle vie.
Comme les secteurs sont sur un flanc de colline assez raide, les réceptions au pied des blocs ne sont souvent pas évidentes même si des plates-formes ont parfois été aménagées. Je reviendrai sur les conséquences. Le rocher est un gneiss œillé à gros grain. Il est très adhérant sur les gros picots, fort abrasif et traumatisant pour les doigts. Certaines prises sont patinées. Enfin, le sommet de la colline a subi un débroussaillage très enthousiaste. Les débris on été abandonnés là et certains ont même été jetés dans la pente gênant parfois l'accès aux blocs les plus proches du sommet. Apporter une scie à bois peut être utile pour les dégager.
Le site est boisé et le flanc de colline est orienté sud. Il sèche assez vite. Lors de ma visite, il avait plu jusqu'à 10 h - 11 h et il était déjà possible de grimper dès 14 h (temps doux et beaucoup de vent, cependant).

Matériel
Il est évidemment possible de grimper en « style léger » (short, chaussons, tapis auquel on peut préférer de nos jours un crashpad) mais on se prive alors de quelques uns des plus beaux blocs. Venir avec corde, baudrier, dégaines et quelques mousquetons de sécurité n'est pas absurde. Il y a aussi des blocs, que sur des sites plus accueillants on tenterait sans assurage, qui exigent ici, au minimum, une bonne parade. Souvent, ces blocs sont équipés d'une chaîne ou de points d'encrage sommitaux ce qui permet un assurage efficace et réconfortant. Les blocs présentent généralement une face « faible » qui permet d'accéder facilement à leur sommet et d'y installer une  moulinette. Les blocs les plus hauts ne dépassant pas 7/8 m, une corde de 20 m est largement suffisante  (peut-être pas sur la mini falaise, cependant). Apparemment, un seul de ces blocs hauts peut être protégé pour une escalade en tête avec trois points d'assurage. Les dégaines peuvent aussi servir à coupler les points implantés en sommet de bloc. Parfois des plaquettes manquent. Quelques plaquettes et écrous, une clé de 17 peuvent être utiles. En revanche, ne pas chercher à ajouter de nouveaux points !

Styles de pratique possible
La pratique solitaire, telle qu'on la connaît largement à Bleau, n'est pas évidente (à moins d'être très fort et de ne pas craindre l'engagement).
Une autre formule, à laquelle nous sommes habitués en escalade en salle, le binôme ou le trinôme doit pouvoir bien fonctionner ici. Le second pare ou assure en moulinette le grimpeur. On se déplace de bloc en bloc. Du coup, et malgré le nombre limité de blocs dans un niveau donné, plusieurs binômes ou trinômes peuvent évoluer, sans trop se gêner, sur un même secteur. L'éparpillement d'un groupe sur plusieurs secteurs permet davantage encore de confort.

Au passage, il n'y avait qu'un autre couple de grimpeurs sur le site le jour de ma venue.

Accès au site
Sur le papier, Yzeron est proche de Lyon. Cependant on n'y accède en voiture que par des petites routes très sinueuses. Ne pas espérer d'y aller en moins 50' depuis Lyon centre, même avec de bonnes conditions de circulation.

Sur place, le plus commode est de se garer sur les parkings au sud du centre du bourg. Le parking près du réservoir est très petit et peu facilement être plein : il y a une grosse activité de rando dans le secteur. Une courte marche d'approche permet d'accéder au site. Noter que le site de bloc n'est pas visible du chemin.

Des options « mobilités douces » existent mais pas à moins de deux heures de trajet aller (et à vélo, il n'est pas certain que l'itinéraire donné par Google Maps soit très sympathique ni très sûr à parcourir).

Notez que le bourg d'Yzeron dispose apparemment quelques ressources bistrotières ce qu'un·e Gaulois·e qui se respecte ne néglige jamais totalement.

En conclusion

Je pense qu'il serait sympa d'organiser prochainement une « petite » sortie à Yzeron pour vérifier si d'autres Gaulois·es confirment l'intérêt que présente selon moi ce site. Si tel était le cas, on pourrait alors envisager de le faire découvrir plus à un public gaulois plus large et, pour certain·e·s, l'idée de découvrir aussi l'escalade de bloc en site naturel.

PS : je sais bien qu'Yzeron n'est pas dans le Sultanat d'Oman mais comme ce champ est obligatoire que qu'Yzeron n'est pas encore enregistré…