16-06-2018
Vercors
AD
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Depuis quelques semaines David et moi avions prévu de faire une course d’Arête, une course « facile » pour que je puisse être en tête tout le long ; ceci, sous son regard sécurisant. Dans la semaine, nous décidons d’ouvrir cette course aux copains GAULois. C’est ainsi que Elodie et Mary puis JC se joignent à nous. A ce stade, JC ignorait alors que ce choix allait l’entrainer vers une nuisance sonore de type « citron ».

Ensemble, nous choisissons la traversée partielle des Arêtes du Gerbier via des voies situées en face ouest ; il s’agit du Pilier Martin et de la voie Gilles Ravanel Product. La première est en 4b obligatoire alors que la seconde, nettement plus soutenue, est en 5b obligatoire. Dans les deux cas l’équipement est de type P1+, ce qui fait une bonne passerelle entre falaise et montagne. Ce CR concerne la voie Pilier Martin.

Nous nous retrouvons à 6h45 sur le parking de la Mairie de Bron pour accéder au parking des Glovettes via Villard de Lans. L’accès aux Arêtes par Prélenfrey est également décrit dans les comptes-rendus de C2C. Cela étant, JC nous déconseille ce choix qui conduit à une arrivée dans la face est alors que nos voies se situent dans la face ouest. En été, lorsqu’il fait soleil, l’autre avantage mis en avant dans le fait de partir des Glovettes est de faire la marche d’approche à l’ombre.

Une fois sur le parking des Glovettes, tout le monde se prépare et les cordées se construisent. Comme convenu, je fais cordée avec David et nous choisissons d’accéder aux Arêtes via le Pilier Martin. L’approche commence par un sentier carrossable qui mène au vallon de la Fauge à travers des praires très humides ce jour-là et nettement labourées par les vaches. Ce chemin se raidit au niveau de la Combe de Charbonnière que nous traversons via un sentier en forêt qui sort dans un pierrier que l’on franchit par quelques lacets avant de rejoindre le sentier Péronnard que nous suivons vers le sud en direction du Pas de l’Oeille (balisage jaune et vert). Ce sentier longe les Arêtes. Sur les conseils de JC, nous ne nous précipitons pas pour remonter les pentes herbeuses nous séparant du pied des Arêtes. En effet, de loin, les 3 Piliers sont nettement plus identifiables. Le Pilier Martin est le premier. Il est repérable par sa calotte caractéristique qui le surplombe et sa « tache » orange en son centre, à gauche de la voie.

Une cordée d’inconnues attaque la voie au premier relais facilement accessible en traversant des gradins herbeux. De notre côté, nous enfilons nos chaussons pour accéder à ce premier relais par une dalle inclinée (4c, le niveau le plus dur de la voie) située à gauche de ces gradins. Nous avons fait cette voie en réversible sans ajouter de matériel car elle est facile et le rocher est très adhérent (un beau calcaire !). Pour ma part, je trouve que cette voie mérite d’être faite car les jolies voies non patinées dans ce niveau ne sont pas courantes. Bref, c’est simple et c’est joli. C’est court pour une GV (100 m) mais pour accéder à une Arête sans se prendre la tête c’est vraiment chouette. La voie comprend 5 longueurs mais les deux dernières peuvent être réalisées en une longueur avec une corde de 40m (au niveau d’un relais chaîné -le seul relié- juste après un dièdre). En sortie de voie, nous rejoignons les Arêtes et nous nous accordons une pause repas avec nos sympathiques inconnues, Alex et Marine.

Une fois restaurés et après de bonnes crises de rires, nous voilà repartis pour parcourir les Arêtes (N>S). En tant que « leader de cordée » je refuse que David fasse une sieste … car pour moi le plus compliqué reste à faire : les Arêtes ! Grâce à ses conseils et à sa patience, je prends peu à peu confiance, j’apprends à suivre les griffes laissées par les crampons sur le rocher, je repère mieux les traces de pas, j’apprends à louvoyer en exploitant le relief pour notre sécurité (sans trop en faire !). La grimpe étant plus simple pour moi, je réalise que je ne protège pas assez les parties grimpantes mais David veille… Nous poursuivons jusqu’à l’extrémité sud des arêtes où plusieurs relais permettent de descendre pour rejoindre le chemin du retour. Cette Arête est de toute beauté et sa partie aérienne (courte) fait qu’elle est une bonne progression vers l’autonomie après l’Arête des Trois pucelles qui me semble de même difficulté mais moins aérienne.

Après cette descente, on retrouve la deuxième cordée de GAULois pour descendre à travers un magnifique champ de fleurs gardé par de nombreux bouquetins. Emerveillement général.

C’était une magnifique journée ! On a bien rit avec la cordée qui nous précédait et David se régale encore d’avoir partagé ces instants avec trois femmes. Les blagues ont été aussi fines que légères mais ma pudeur m’empêche de les partager avec vous. Néanmoins, cher David, je te présente officiellement mes excuses pour avoir dit devant Alex et Marine que tu étais « trop court » ! Je ne révélerai pas ta réponse sur ce CR….

Merci David !

.... les photos ci-dessous présentées ont été prises par David.