17-06-2018
Ecrins
1350
2115
3464
PD
14H
Emmanuel Carré
Fanny Gaborit
Antoine Ernakoff
3

Des retrouvailles avec des amis d'un ancien club parisien qui fut un magnifique noeud de vies il y a 10 ans. Manu, qui nous a appris à grimper, Antoine et Fanny, avec qui j'ai fait mes premiers pas verticaux.

La Meije était l'objectif initial, mais la Meije n'est pas en conditions. Mes camarades choisissent la Roche de la Muzelle. 

La montée au refuge est belle et sauvage : d'immenses cascades, des montagnes torturées et l'érosion qui touche jusqu'aux chemins. Le refuge est au bord du lac de la Muzelle, on est loin de tout et on s'y sent bien. Les séracs du glacier de la Muzelle surplombent un cirque verdoyant. Le gite est tenu pour partie par un guide local. Nous apprenons que c'est lui qui a ouvert le couloir Durdan à la Muzelle. S'imaginant qu'il l'a fait de nombreuses fois, Fanny lui demande combien. La réponse est laconique : "Une !".

Le dimanche, nous faisons la course (la voie normale). Course très complète et longue. Il y a de la recherche d'itinéraire, de la marche sur glacier, de la grimpe et de la désescalade. La plupart des CR camp to camp dénoncent, avec justesse il me semble, le temps donné pour la course (5H au sommet ?). Nous avons mis 6H30 pour le sommet, certes c'était notre première ensemble en montagne, mais deux de mes camarades sont initiateurs alpi, ont la caisse et nous n'avons pas chômé. Je suppose que le temps est très dépendant des conditions et de l'enneigement ?

Le tout s'enchaîne : après avoir choisi un itinéraire pour prendre pied sur le glacier, on monte au "bitard" du col Jean Martin (formation assez caractéristique, grivoiserie de la géologie). C'est à ce moment qu'est le passage clé : relais à droite du bitard,  puis une longue vire à droite (pas évidente à voir en neige). On commence à monter après avoir suffisamment traversé à droite ! Ensuite, ça se fait bien, mais c'est une longue alternance neige / glace / rocher avec un choix pas toujours facile entre mettre le pied sur un couloir de neige / glace dont on ne sait pas trop dans quelle mesure la glace du dessous tient, et le fait de rester en rocher. Le sommet met du temps à être atteint.

La descente est très longue : aucun rappel pour redescendre l'arête. Fanny et moi sommes un peu en avance sur les deux autres et un passage de désescalade nous fait peur : nous posons une cordelette sur un rocher et nous tirons un rappel pour l'éviter. Le retour sur le glacier est long et la redescente qui suit jusqu'au refuge se fait sur une neige désagréable.

Arrivée au refuge, une bière, recomposition des sacs et nous attaquons la redescente aux voitures. En tout cela fait 2500 m de redescente sommet -> voiture. A noter que la petite guinguette qui est a côté du parking à Bourg d'Arud est très sympathique et on y mange bien.

En resumé : une course engagée et longue, mais vraiment complète, intéressante et gratifiante. Prendre plusieurs topo : il nous en fallu 3 pour comprendre par où passer. Attention, à vouloir faire toute la redescente sommet -> voiture : c'est très long !

Bonheurs de l'Oisan sauvage...