30-09-2018
Haut Giffre - Aiguilles Rouges
1200
1901
3040
PD
long
Marion+Cécilia pour l'approche
++

Dring-Driiing-bibibibip-bip-pilou-pilou-pilou-tout-tout-toum... Ah la douce symphonie des réveils de portables tous réglés à la même heure. Il n'est pas spécialement tôt lors de ce dernier matin de la saison au refuge de la Vogealle, mais compte tenu des quantités solides et liquides ingurgitées la veille, l'éclosion des corps et esprits se fait sur un tout petit rythme.
Il faut voir aussi que le programme du jour peut faire frémir, s'agissant de faire la moitié du tour du Bout du Monde... puisque c'est ainsi que se nomme les sources du Giffre, tout au fond du cirque du Fer à Cheval.
On prend vite de l'altitude sur les pentes de la Tête de Pérua, où l'on découvre les longues traversées qui nous attendent : col de Sageroux, col des Otans, épaulements du Petit Ruan qui masquent l'accès au glacier du Ruan. Le paysage hésite entre volcanique et lunaire, le Mont Blanc tire sur le rose, les bouquetins se plaignent à peine de notre présence inopportune. L'ambiance est plutôt décontractée.
Faute d'équipement adéquat, Barbara nous laisse plonger dans le cirque glaciaire et prend la direction du Petit Ruan. Le chemin vers son Grand frère ne semble pas paraitre bien plus long mais est semé d'embuches : abords glaciaires polis ou striés, moraines, courte rimaye, et une coulée cabalistique*, osai-je ? Un vent de scepticisme souffle autour de moi...
Le grand couloir, qui a longtemps mis en péril ma motivation pour accéder à ce sommet, se gravit finalement sans grande difficulté sur des successions de gradins parsemées de cailloux de tout calibre, mais en évitant les quelques névés persistants.
Sur les dernières pentes, on croit toucher le but avant de découvrir une nouvelle crête à longer puis une dernière pente sommitale.
Ouf,un peu avant 11h  le sommet est sous nos pieds déjà fatigués, on traine pas mal la-haut. Le ciel se couvre progressivement mais ne gache pas encore le panorama.
Le retour n'a aucune raison d'être plus court que l'aller. La recherche d'ammonites et autres fossiles ponctue celle de l'itinéraire 'bis' de descente décrite dans le topo.
On traine un peu en passant au refuge avant de se remotiver : il est déjà 16h et le ciel finit pas être menaçant. La pluie drue nous cueille juste sur la fin du pas du Boret, passage pas franchement conseillé en condition aquatique.
On découvre au parking Emeric et Barbara qui attendent depuis de longues heures, la gestion des véhicules et affaires personnelles n'ayant vraiment pas été le point fort de ce week-end.

* Selon Wikipedia : Un vent catabatique, du grec katabatikos qui veut dire descendant la pente, est un vent gravitationnel produit par le poids d'une masse d'air froid dévalant un relief géographique.