04-07-2020
Ecrins
2050
1874
3927
D
10
1

Un échec c'est moche, mais il faut savoir l'accepter. Notre objectif était l'arête de Coste Rouge, une grande classique qui mène à l'Ailefroide.

J1 : Nous sommes partis de la Bérarde vers 9H30-10H. La montée à Temple-Ecrins est toujours aussi belle. Une petite pause au refuge, une recharge en eau et nous repartons vers le col de Coste Rouge. Le topo est bien fait : on quitte le chemin qui mène au Coolidge à l'altitude 2618, la sente est évidente. S'ensuit un long moment à flanc de montagne dans du terrain (très) délité pour avancer vers le glacier de Coste Rouge. C'est une délivrance de trouver ensuite une montée en neige. Nous nous sommes cependant trovués épuisés des efforts déjà consentis : une montée rapide, chargés du bivouac et dans une période où nous avions fait bien peu de sorties montagnes dans les derniers mois. Les 500 m de montée vers le col ont été très difficiles : l'un de nous était épuisé, l'autre ne l'était guère moins et commençait à montrer des signes de mal des montagnes. Nous avons atteints le col vers 18H : tard. Le topo C2C donne la montée au Col en 1H30-2H, nous avons mis 5-6H... Il semble que le temps normal soit environ 4-5H d'après la gardienne de Temple-Ecrin. Nous organisons le bivouac, mangeons et observons. La vue sur le glacier Noir et le Pevloux est magnifique, l'environnement est sauvage et magique. L'itinéraire jusqu'à l'Ailefroide est visible et clair depuis le col : on voit la Tour Pointue, la Tour du Géant et probablement le sommet au loin. Epuisés, nous savons que nos chances sont faibles pour demain ou, qu'à tout le moins, si nous y allons, nous allons passer à l'arrache dans une course où l'inquiétude de la course et de la redescente prendra le pas sur le plaisir. Nous choisissons d'abandonner et de redescendre jusqu'au bivouac en rive du glacier de Coste Rouge, beaucoup plus bas, beaucoup plus chaud, beaucoup plus confortable.

J2 : La nuit est belle, la lumière sur la paroi de l'Ailefroide et sur les Ecrins au matin est magnifique. Nous prenons tranquillement notre temps. Les nuits en montagne sont magiques ! Nous repartons dans le terrain délité n'est pas très agréable. Café et chocolat chaud à Temple-Ecrin. La Bérarde et le retour. La décision était bonne : la course ne semble pas difficile en soi, mais sa situation la rend difficilement accessible. C'est en même temps une partie du charme des Ecrins : des courses qu'on n'atteint pas facilement et qu'il faut gagner, des distances ridicules sur une carte qui prennent d'énormes proportions quand il faut les parcourir, des environnements sauvages où l'on peut retrouver la solitude. Petite frustration de n'avoir pas de matériel pour grimper (la Tête de la Maye nous tendait les bras !) en revenant à la Bérarde. Sur le retour, nous envisageons de repartir le lendemain faire une GV, histoire de se remettre en selle, voire le CR de Romain sur le sujet.

Coste Rouge reste un objectif, peut être avec une autre stratégie, en tout cas en étant plus en forme.