13-07-2020
Haut Giffre - Aiguilles Rouges
AD
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Une traversée d'Est en Ouest, pour ne jamais voir le soleil se coucher.


L'occasion rêvée d'une belle balade en tête-à-tête avec Isa. J'avais enregistré le topo en consultation hors ligne depuis longtemps sur mon téléphone, en attendant l'occasion de venir dans le coin, parce que depuis Lyon, faut avouer que ce n'est pas la porte à côté. Mais depuis le camp à Argentière, en un coup de bolide argenté -- Merci Anne-Laure ! -- l'approche se fait sans stress.

Traverse le barrage d'Emosson et remonte des gradins en II. En évitant les névés, on atteint le pied du Van du sud, vide d'équidé mais bien arrosé de soleil. Par un micro bout d'arête, on rejoint le sommet que le topo disait de contourner versant Nord par une brèche. On double une première cordée, on redescend au col d'attaque de la course.

Chevauche le grand Perron. Ah que c'est beau de cheminer sur cette arête pas dure mais saillante comme une lame entre les deux versants qui se disputent l'abrupt, avec la vue d'un côté sur le Giffre minéral et de l'autre sur les glaciers encornés. Yi-haaa ! 
A une petite brèche, je trouve quatre sangles toutes neuves bien posées en tas (cool, partis-je, voilà une sortie bien rentabilisée !). Quelques hectomètres plus tard, nous rejoignons une cordée. "C'est à toi les sangles toutes neuves ?" - "Ah oui, oh lala..." - "En voilà déjà trois, dans 30 secondes, je te rends la dernière".

En deux rappels, on rejoint un petit col assez fréquenté. Pause gâteaux, en attendant que ça se décante. Par un itinéraire malicieux, et après avoir trouvé un gant tout neuf mais esseulé, je tombe nez-à-nez avec une autre cordée, que je croise. Puis contourne par une bonne vire en versant sud. Surfe sur la crête de coq jusqu'à un relais sur gros bloc d'1m3 posé.

Encore deux rappels (on dirait un concert du Boss), et on atteint des vires herbeuses et gagne LE morceau de bravoure de la course : l'Ifala.
On tire alors une longueur. Je crois que j'ai fait une petite variante, car c'était un peu plus que du 4, mais les options pour protéger sont excellentes et un très beau becquet permet d'assurer du haut en tout confort. La fin est quasiment horizontale jusqu'au sommet, puis une sente escarpée permet de longer la suite de l'arête jusqu'au col. 

De là, descente entre névés peu raides et chemin déneigé, passage par des petits lacs, le topo disait de se baigner mais elle était un peu fraîche, splendide cascade exutoire formant une vasque puis un microsillon minéral. Les neiges encore présentes dans les gorges nous offrent un cheminement très aisé jusqu'à rejoindre le sentier au niveau d'une passerelle défoncée par des pierres charriées. 

Cette course est à recommander par sa variété, la qualité du rocher, la splendeur de la vue, l'ambiance époustouflante et la beauté du cheminement sur la totalité du parcours, de l'approche à la redescente.

Ce vallon mériterait bien un gros week-end sur place.