Départ vendredi soir à la fraîche après le taf, montée au bivouac sous le lac du Crozet. Nous arrêtons l'approche à 21h30 : la luminosité baisse et je redoute un grand nombre de campeurs au lac. Les nuages descendront s'essorer sur le tarp pendant la nuit, permettant d'ajouter aux basses températures l'humidité caractéristique des bivouacs agréables, garants d'un sommeil partiel et peu réparateur.
Quoiqu'il en soit, nous sommes réveillés par les lumières du jour sur le coup de 5h30, et par les voix de traileurs grenoblois. Se lever à 4h pour aller cavaler, ya tout de même des hobbies qui me posent question. Nous au moins on va n'importe où, mais on y va en marchant.
Nous plions bagages et poursuivons l'approche, pour attaquer l'arête vers 8h30, par le râteau. Le cheminement est évident et Clément progresse en tête sans difficulté dans un rocher plutôt sain. Le premier rappel tire bien à droite et pendule un peu pour arriver à la brèche au pied de la Dent du loup. Celle-ci s'enchaîne assez vite, vers un deuxième rappel qui nous dépose au pied de la Jumelle. J'attaque la partie en 4 qui se protège bien et se grimpe tout aussi aisément. Après la traversée du râteau un peu longuette, le faible développement de la Dent et la Jumelle nous prennent quelque peu au dépourvu, et nous voilà déjà revenus sur le plancher des vaches.
Une fois au niveau du lac du Loup, vers midi, je constate avec satisfaction que notre idée de monter la veille pour éviter la sur-fréquentation de cette arête un samedi de beau temps n'était pas si mauvaise : les cordées se suivent à petits pas là-haut.
Retour au point de bivouac pour grignoter un morceau, et négocier un quart d'heure de sieste avec mon camarade pressé de rejoindre son EVG du soir. Retour à Lyon à 16h, journée rondement menée.