Pour cette arête NNE de la grande glière , il nous faut aller jusqu'au parking du laisonnay depuis champagny, le voyage commence avec un bivouac tout confort dans le camion et pour d'autres à la belle étoile ou sous tente. La courte nuit prend fin et après un petit dèj englouti ,nous partons avec les lumières de nos frontales pour ce long voyage.
De mon coté toujours pas très réveillée et concentrée sur mes efforts, mais j'écoutes et si on ferme un peu les yeux ,nous partons loin avec la transatlantique de Julien avec baleines ,poissons volants, cachalots, bataille sanglante avec un thazard; le japon de babeth ,les Etats Unis et l'Asie, bref un vrai parcours des quatres coins de la planète; le jour se lève et la montée dans les herbes hautes humides nous transporte au coeur de la forêt tropicale.
Et puis comme dans un songe, elle se dresse devant nous, le cervin de la Vanoise , et oui un petit parfum de suisse ; bien esthétique ce sommet qui se reflète dans les petits lacs aux eaux calmes bordés de linaigrette.
Puis nous passons dans le domaine du minéral et des glaciers, crampons aux pieds nous longeons le rocher ,pas si facile pour repérer cette fameuse cordelette rouge, évidente disait le topo, depuis là 700m d'escalade nous tendent les bras.
A l'attaque julien s'élance en premier ,je suis en second , puis c'est au tour de babeth et Elo.Julien évolue bien et les quelques spits présents nous prouvent que nous sommes sur le bon itinéraire. L'escalade est sympa et le rocher bon, et l'environnement magique: le rocher nous entoure , l'austérité des rochers de l'Epéna , le glacier en contre bas. On évolue bien en corde tendue, 200m sous le sommet julien m'invite à prendre le lead et je me dit pourquoi pas , je m'élance, que c'est agréable cette vision libre du rocher, sans corde ni personne dans le champ de vision, belle sensation, merci julien.
Puis vient ce fameux dièdre , je regarde et doute un peu de mes capacités à passer le pas en tête, j'hésite à faire monter julien et puis je me dis pourquoi pas , je tente , m'élève dans le dièdre ,pose une protection , et la suite ce sera la chute et un coincement ou un coup au petit doigt ,seul le rocher le sait à l'heure actuel, mais pourquoi je n'ai pas tiré au clou , cela s'inquiète en dessous, tout le monde me rejoint, julien me shoote aux crocos , les nausées et vertiges se calment et après tout c'est pas un petit doigt qui va m'empêcher de terminer cette course.
On continue donc jusqu'au sommet, malheureusement sans visibilité, petit selfie et il faut déjà entamer la descente par la voie normale prudemment, puis le glacier , le lac des vaches ,un chamois et enfin les fontanettes où viendra nous chercher le trafic de guillamme, merci à lui.
Le voyage se termine , fabuleuse traversée ma première longue course en rocher, et une moralité , ne jamais jouer au puriste en alpi .
Merci à tous pour ce beau voyage un peu tourmenté sur la fin mais finalement nous sommes tous arrivés à bon port; un merci spécial à julien pour son attention et ses multiples moulinage à la descente pour économiser mes mains, et oui un seul doigt vous manque et tout est dépeuplé.
A bientôt pour d'autres voyages.