21-08-2022
Ecrins
TD
1

Après bien des tergiversations, je me laisse convaincre d’accompagner toute une bande de Gaulois sur la traversée des pointes des Cinéastes. Trois sont déjà partis au refuge du glacier Blanc. 4 partent du Pré de Mme Carle le lendemain à 5h : 2 pour la traversée classique, 2 pour la voie du Vieux Piton ; plus toutes les autres cordées probables que nous ne connaissons pas. Claire et moi, craignant les embouteillages, sélectionnons la bien nommée Chassé-Croisé.

Départ à l’heure dite dans la berline familiale de Florent. Montée éclair qu refuge, où nous arrivons juste quand nos trois amis s’apprêtent à boucler leurs chaussures ! Nous faisons donc l’approche à 8, dans la lumière du petit matin. Les faces nord du Glacier Noir, encore toutes plâtrées de neige, sont splendides ! Puis le convoi se disperse au fil des aiguillages. Nous nous retrouvons avec Florent et Antoine au pied de la face sud, assez intimidante. J’attaque trop à gauche et perd 20mn à chercher le premier relai. Heureusement, Florent, depuis son relai voisin, me réoriente. Ensuite, ça déroule. La voie est assez bien équipée. Je fais une superbe fissure en 6a, d’abord en traversée puis verticale, avant 5m presque déversants sur petites prises et pieds décalés qui chauffent bien les bras – heureusement trois goujons permettent de protéger cette partie bien compacte ! Claire a ensuite droit à une belle dalle pas trop dure, puis une horrible dulfer sur écaille et un rétablissement de l’enfer qui tue sur une micro plate-forme sous un bombé lisse ! En second, je couine et admire… La suite est plus simple ; suite à une erreur d’itinéraire je débouche sur la première pointe via la voie du Vieux Piton pendant qu’Antoine se défile dans le couloir… Les chercheurs, ça tend toujours trop à gauche !

De là, nous constatons que la traversée de l’arête est pleine de monde. Nous prenons le temps d’un bon pique-nique sur la brèche, puis filons. Nous rattrapons rapidement les cordées précédentes et ça bouchonne. Claire et moi, bien qu’échaudées par le 5c teigneux, décidons finalement de prendre la variante « dure ». Nous ne regrettons pas, c’est splendide, sur un excellent rocher, et il y a des points partout où il faut ! Nous trouvons le 6a bien gentil. Du relais, nous faisons coucou à Nicolas et Jérôme, qui ont pris une heure d’avance et filent déjà sur le chemin du refuge, 300m plus bas ! Nous rattrapons ensuite la queue de la file, et évitons la 4e pointe par une vire pour doubler. Nous voici avec les deux autres cordées Gauloises restantes. Elles prennent la première sortie tandis que Claire et moi enchaînons rapidement les 3 dernières pointes (une longueur de 15m, puis un rappel pour chacune). La descente dans un terrain à chamois bien raide est délicate, mais 30mn plus tard nous voici sur le sentier. Nous retrouvons nos comparses gaulois au refuge et descendons joyeusement jusqu’au camping.