30-06-2024
Kirghizistan
2200
4770
F
Anne Laure, Hugues et Vivien
1

6H30 du mat, le jour est déjà levé. Enfin nous sommes sur le glacier et, encordés, nous avançons dans ce vallon glaciaire. Mon regard vagabonde de droite à gauche : quel sommet choisir ? Quelle pente de neige emprunter ? On s’arrête et chacun de nous 4 s’exprime. Anne Laure : « le sommet à droite est beau ! ». Va pour ce sommet et sa grande pente blanche sans sérac ! Ce jour-là nous avons atteint, à 4440 m, le sommet que l’on baptisera le pic des 4 français.

Nous avions commencé par Ala Archa (Parking à 2200 m) et le refuge Rastseka (3300 m) proche de la capital Bichkek. Là nous avions gravi 3 sommets : le Bocks (4300 m), l’Uchitel (4545 m) et le Korona (4770 m). Le Korona c’était une autre magnifique journée avec un départ à 5h depuis la cabane Korona à 3950 m où nous avions dormis avec 3 jeunes et très forts alpinistes russes.

Nous avons continué à Bokonbaevo en rive sud de l’immense lac Yssyk Koul à 1800m. Là c’était vraiment de l’alpinisme d’exploration : comme renseignement nous avions uniquement les cartes « open topo map ». Personne ne va là-haut. Le plus dur fut de trouver un taxi pour nous emmener dans les alpages (nous aurions pu aussi y aller à cheval). Traverser à pied les alpages est beau. On installait les tentes vers 3300 m dans l’herbe et à coté d’un ruisseau. Le lendemain il fallait remonter les immenses moraines : moins beau ! 1 h à 2 h pénible ! Puis nous prenions pied sur les glaciers (à 3600 m) assez vite en neige. Les sommets étaient blancs … on a vite compris pourquoi : il neigeait presque chaque jour ! Mes mini-raquettes SnowPlak furent fort utiles !

Nous avons été 2 fois 3 jours dans les montagnes blanches qui dominent Bokonbaevo. Nous redescendions pour nous baigner dans le lac.

La première fois jusqu’à 4100 m vers le Géographov, demi-tour pour cause de chute de neige. Puis le lendemain avec le retour d’un temps correct jusqu’à un petit sommet à 4200m.

La deuxième fois il y a eu la très belle journée du pic des 4 français. Le lendemain, nous voulions continuer l’exploration de ce vaste vallon glaciaire. La météo en a décidé autrement et nous avons rebrousser chemin à 4000 m.

Merci à nos 4 estomacs d’avoir bien accepté la bonne nourriture kirghize, merci à Nicolas Picq pour son soutien et à la FFME pour son agrément qui nous a permis d’acheter le matériel d’expé hors taxe.

Au bout de 2,5 semaines, 5 sommets et 2 tentatives c’était le tour des treks à cheval : de 2 jours pour mes 3 compagnons de cordée et de 3 puis de 7 jours avec ma femme (et la découverte de l’alpinisme à cheval : si si ça existe ! Au Kirghizstan !).

Et moi je suis tellement content d’avoir vécu cet alpinisme d’exploration : un phantasme que je poursuis depuis 1997 avec une première tentative au Pérou.