06-08-2024
Mont Blanc
520
2600
3289
TD
1J
1

 

Aujourd’hui, nous partons pour la grande voie trois étoiles « Profumo proibito » recommander par Emeric . Pour se rendre au départ, nous choisissons l’option de passer par la grande voie en 4 longueurs « Vento Polare », qui permet d’attaquer non loin du refuge, plutôt qu’une longue marche d’approche. Il n’est pas 7 h et nous quittons le refuge sous un ciel bien couvert… Après 5 minutes de marche, il pleut ! demi-tour, nous rentrons au refuge. C’est plus vraiment la même ambiance qu’au petit déjeuner, tout le monde est levé et personne n’est parti, c’est serré. On patiente entre repos au dortoir et lecture à la salle à manger.

9h, le rocher semble avoir bien séché et les nuages sont un peu plus clairs. On décide de repartir pour la deuxième tentative. De toute façon, on ne prend pas de gros risques, puisqu’on peut rappeler dans cette voie à chaque relai. Jérôme trouve facilement le départ de Vento Polare et je m’élance dans la première longueur en 6a. Magnifique dalle en très bon granit sur laquelle j’avance doucement et prudemment… Il y a de l’air entre les points et j’arrive sous l’avant dernier qui est étonnement équipé d’une cordelette. Tout en adhérence sur cette dalle, je ne sais pas trop comment je vais dégainer et clipper la corde. Après un long moment de tergivergence, j’attrape cette cordelette et désormais je pendouille tel un saucisson. Mince alors ! Comment ai-je pu faire cela ? je me console en me disant que mieux vaut ça, qu’un méga vol. Les trois longueurs suivantes sont plus cool et se terminent sur un grand terrain scabreux. Avec tout son talent et l’aide de quelques cairns, Jérome nous emmène au pied de Profumo proibito en 45 minutes et non 15 comme l’indique le topo. Waouh ! Cette grande face rouge est vraiment impressionnante, on est bien à la montagne. Aussi surprenant que ça puisse paraitre, il y a quelques cordées qui pendouillent en grappe, au milieu de la voie.

Un peu de préparation et c’est parti : Jérôme s’élance dans L1 en 5c et profite de ce rocher prisu jusqu’à R1. C’est désormais mon tour de partir dans L2 en 6a. Je suis certainement assez impressionné par l’ambiance, mais ça me parait bien dur pour du 6a. Heureusement, j’ai toute ma lucidité pour apprécier ce rocher caviar, dont on n’a pas l’occasion de grimper tous les jours, ni de trouver à côté d’un parking. Je préfère assurer avec un repos avant une traversée très fine en dalle et un surplomb pas si simple. Au relai, j’assure Jérôme et quelques gouttes commencent à tomber des nuages noirs qui nous entourent… Arrivé au relai, il pleut désormais vraiment ! La retraite est sonné… La descente se fait sous la pluie pendant une bonne heure, puis le soleil revient pour le pique-nique et le retour dans le val Ferret. Il faudra revenir pour découvrir la suite et le sommet.