31-01-2021
Belledonne
1300
F
Fanny, Célia
3

Fin de semaine catastrophique. Le déluge se déchaine sur les massifs, et la belle neige qui s'était accumulée ces dernières semaines s'en va rejoindre l'océan. Les kayakistes sont heureux, les Gaulois nettement moins. Malgré tout, ce dimanche s'annonce beau, et la perspective d'un probable reconfinement à venir hâte chacun de trouver un endroit préservé où sortir profiter du plaisir de la glisse.

C'est au pied des pistes du Collet d'Allevard que notre groupe se retrouve. Chose suffisamment rare en 2021 pour être souligné : les pistes sont fraichement damées, des enfants en tenue remontent le parking et un télésiège habille la combe de son lent mouvement. Nous sommes parmi les premiers, mais des hommes en chasuble nous demandent de nous garer "proprement". Voici qui augure d'une journée d'affluence.

On a craint, mais les premiers mètres dissipent les doutes : y'a de la poudre, de la légère, de la froide, de la belle, de LA BONNE. Chacun y va de son rictus, pensant aux copains effrayés par la pluie qui ont préférés opter pour la grasse mat' ... On remonte dans des sapins, on aperçoit les pisteurs (???) qui inaugurent les pentes sous les pistes. Dans certaines orientations se déclenchent plusieurs coulées, mais dans d'autre rien ne parait bouger. Il faudra être prudent et attentif, mais on se prends à rêver à voix haute des virages que la journée nous réserve. Arrivé à un col, on rejoint la piste, que l'on remonte sur une centaine de mètre. Des enfants équipés pour le slalom déboulent à toute vitesse face à nous. Leurs rires précèdent leur arrivée, mais on reste sagement sur les côtés pour éviter l'accident. Puis, nous rejoignons une crête qui nous permet de nous éloigner de la station. Le soleil rasant éclaire les sapins d'une superbe lumière dorée. Autour de nous, ce n'est que neige immaculée.

Nous voici arrivé au sommet de la station. De part et d'autre, la vue est une merveille. Chacun se ravitaille, dépeaute, et s'élance. Nous ne sommes pas les premiers, mais nous jouissons tout de même d'une position privilégiée sur le podium. Alors on peu s'en donner à coeur joie dans de belles pentes immaculée. 30 centimètres de fraiche se sont déposés sans vent, sur un fond dur où la pluie semble avoir purgée toute fragilité. Un véritable délice. On recoupe la piste, et nous nous engageons en haut de la pente où nous avons aperçu des pisteurs plus tôt. Celle ci est plus raide, mais nous apparait sure. On s'élance un par un, et nous enchainons de bien beaux virages, avec plus ou moins de grâce ...

Nous sommes presque revenus au pied des pistes, c'est trop peu, la journée ne fait que commencer! Alors on est reparti pour un tour. La montée se déroule par le même itinéraire, et déjà l'affluence commence à se faire visible. Nous rejoignons à nouveau le sommet de la station. On hésite à refaire la même descente, pour profiter d'espaces encore vierges et de la neige avant qu'elle ne s'alourdisse au soleil. On opte finalement pour une autre stratégie, une descente dans une combe nord-est, de l'autre côté de la crête. Pas mal de monde nous a précédé, mais il reste de larges espaces à tracer.

On choisi un axe abrité des corniches, et on s'élance. On croyait avoir tout vu, mais de ce coté la neige est encore plus légère, d'une qualité et d'une beauté telle que les superlatifs me manquent. Le jeu des pentes et contre-pentes permet à chacun de trouver l'inclinaison qui lui plait. Je prends un peu de vitesse et ne parvient pas à me rétablir sur une croupe, alors je tombe lourdement de l'autre côté. ça chasse une petite plaque, de la largeur de mes skis, qui part recouvrir une trace de montée quelques mètres plus bas. Pas de mal, mais l'avertissement est bien là. Ça n'entame en rien notre plaisir, et déjà nous voici en bas de la combe, à la lisière des bois.

On décide que c'est assez, on repeaute et nous voilà reparti vers la crête. De ce côté là, nous somme plus tranquilles et chacun peu monter à son rythme. On contemple nos traces de descente, j'essaye de retrouver les miennes pour corriger mes trajectoires, mais c'est peine perdue: je n'avais pas souvenir qu'il y en avait tant. La réponse arrive rapidement, sous la forme d'un large groupe du CAF qui pic-nic au soleil. Parmi eux, Erica qui a jouée les transfuges. La montée se fait à un rythme placide, l'ambiance de la journée est au zen et à la convivialité.

Retour au sommet de la station pour la 3ème fois. Du côté des pistes, le paysage a bien changé depuis notre première montée. De très nombreuses personnes montent et descendent un peu partout. Nombreux à skis, certains en raquettes, beaucoup avec des snowboards (ou skis de piste) sur le dos. La neige commence à être bien traffolée. On hésite à emprunter un nouvel itinéraire, mais le souvenir des coulées aperçues ce matin se rappelle à nous. Alors on opte pour une redite de notre première descente. La neige est un poil plus lourde en ce début d'après midi, mais on ne boude pas notre plaisir. Avec un peu de nez, on parvient à trouver quelques pentes qui réservent de jolis espaces vierges. Arrivé sur la piste, à 500m de la station, le groupe éclate. Etienne et Fanny ont pris de l'avance pour aller couper le saucisson, et François cherche un compagnon de jeu pour remonter une nouvelle fois. Bredouille, il s'élancera tout de même, bien décidé à profiter jusqu'au bout de cette magnifique journée de liberté. Quant à nous, on constate qu'en quelques mois, nous arrivons toujours à reconnaitre à l'oreille l'appel de l'apéro!