26-05-2017
Ecrins
300
2900
3205
D
14H

Départ du refuge du Glaicer Blanc à 6H30 environ. Il faut un peu de temps pour trouver les Cinéastes, puisque il a deux formations d'arêtes assez semblables, proches du refuge. L'arête des Cinéastes est la plus proche. Arrivés sur la vire qu "raye la face W" (dixit le topo), nous nous retrouvons à traverser des pentes de neige assez dangereuses, puisque qu'improtégeables et très exposées. Une cordée a pris pied beaucoup plus loin sur l'arête, mais je m'inquiète de progresser dans ces pentes. De fait, je propose à Catherine de grimper directement dans la face, jusqu'à prendre pied sur l'arête. Cela semble faisable.  Nous allons passer plusieurs heures sans aucun point (P4), dans une grimpe de niveau IV voire V parfois, en cherchant un itinéraire dont nous ne sommes pas sûrs qu'il existe. Au final, nous voyons que nous nous rapprochons de la cordée qui progresse sur l'arête. Dans les dernières longueurs, nous avons le soulagement de voir qu'il est possible de rejoindre et nous arrivons enfin sur la Pointe des Cinéastes, sans être passés par l'arête. Une initiation, totalement involontaire et subie, au terrain d'aventure. La cordée de 3 personnes vient juste de tirer un premier rappel. Je m'étonne de les voir redescendre en face W. D'après le topo, il fallait dégager en face E. Comme ils ont eu plus raison que moi depuis le début et comme le relais en haut de la pointe invite à un rappel de ce côté, je mets ma raison de côté et je tire le rappel du côté W... Vaste idiotie de ma part : il faut beaucoup plus de temps pour retrouver la neige par ce côté. Nous redescendons par les rappels de progession d'une voie de grimpe. La cordée, qui s'avère être composée de trois personnes de l'ASVEL, n'a qu'une corde de 50m. Ils ne pourront pas redescendre avec, sauf à alterner entre des rappels et des improbables phases de desescalade. Nous les faisons bénéficier de nos deux brins de 50. Ils sont très sympas et nous nous retrouvons à galérer à plusieurs, avec humour et sympathie. Cela prend un certain temps pour redescendre, nous coinçons un rappel que je monte débloquer, puis nous arrivons enfin. Le retour au refuge sera rapide. Arrivée à 21H. Nicolas, le gardien, nous a gardé de quoi nous restaurer, il nous charrie gentiment.

L'arête est très belle, mais l'approche n'est pas à négliger en conditions de neige. Par ailleurs, ne pas se laisser influencer par l'orientation de l'anneau sur le relais de descente en haut de la pointe. L'ambiance est magnifique.