Cogne, 3ème jour, on prends les même et on recommence!
Nos choix sont un peu limités par les chaleurs qui rendent impraticables les cascades en face Est. Mais heureusement, Cogne réserve bien des lignes et nous optons pour l'Archeronte. Un premier ressaut "classique", une pente de neige puis plusieurs longueurs encaissées dans une pure ambiance goulotte. ça s'annonce top!
Thibault s'élance le premier avec Alex, par une ligne raide mais en bonne glace. Avec Benoit, nous optons pour une ligne qui nous parait moins raide. Malheureusement, la glace s'y trouve cassante, et Benoît doit s'employer à un grand ménage. Celui ci l'épuise, mais ce qui lui cause quelques frayeurs, c'est lorsqu’un de ses crampons décide de me rejoindre au pied de la cascade. Retraite sur un pied jusqu'à la dernière broche, le voici qui pose une seconde broche, bricole un relais et me fait monter. Je lui rends son crampon et on repars. Le guide Italien qui nous suit doit bien rire de ces Français!
On remonte une belle pente de neige, puis nous voici face à une ambiance très différente: la ligne s'encaisse, jusqu'à ne mesure que deux mètres de large environ. Plus haut, elle se raidit et est plus étroite encore: piolet sur piolet, crampon sur crampons, c'est la foire à la lolote et aux coincements d'épaules. Tout ce qui tombe fini immanquablement sur la tête de celui qui est en dessous, il faut être prudent. Notre guide italien et sa cliente préfère rebrousser chemin : fallait arriver plus tôt!
La glace est par moment si pure que totalement transparente: on voit l'eau qui coule fort dessous. On croirait la glace si fine, si cassante! Et pourtant, des traces de brochages permettent d'en apprécier l'épaisseur, tout à fait convenable (au moins la longueur d'une broche longue). C'est impressionnant mais magnifique de grimper là dessus!
Enfin, on sort de la goulotte sur un plateau neigeux. Le topo mentionne une dernière longueur, mais celle-ci est introuvable. Surement une erreur de comptage de longueurs. On traverse des pentes de neiges peu raides mais parfois un peu expo pour rejoindre notre cascade de la veille: Patri, d'où nous redescendons en rappel.