Les prévisions météo depuis plusieurs jours sont : stable, grand beau.
Avec des potes snowbordeurs, nous voilà parti pour La Belle Plinier, coin reculé au dessus de Val Fréjus. Il est encore possible de monter en voiture jusqu’en haut du télésiège Charmasson. Le départ n’est pas top, 10 min de portage, puis louvoiement pour rester sur la neige béton, un champ de boule à traverser (ok 20 m) puis neige dure sur 200m. Enfin, le plaisir de monter arrive. Le snowboardeur avec ses larges spatules a du mal à avancer, alors je me colle à la trace (c’est plutôt facile, elle est déjà faite) cependant, il faut donner un rythme hyper régulier pour lui donne une motivation. Enfin, le Passage du Vallon, la vue est magnifique, pas de pose sinon, on ne repart pas car les pentes sont tentantes. Suivre l’arête jusqu’à La Belle Plinier. On finit les 30 derniers m à pieds. Ciel bleu, pas de vent les sommets, c’est magnifique.
Déjeuner, puis la descente commence dans 30 cm de neige poudre, c’est l’ivresse. Là j’ai du mal à suivre, alors on remonte pour faire une splendide face vierge de trace pour encore 2 heures. L’ivresse est là pour la descente, puis on passe à l’ombre, et la neige n’est plus la même, légèrement carton.
Encore une splendide journée.
Présentation du snowboardeur
Oui, l'ennemi juré du skieur peut lui aussi être un randonneur. Ce jeune punk qui envahissait les pistes et les rampes d'escaliers depuis les années quatre-vingt-dix, l'un d'entre eux avait même fait l'affront de tracer les pentes du Nant Blanc! Nous les croyions disparus, décimés par les vagues de skis modernes et faciles, remplacés par les jeunes Freestyleurs, mais non. Avec l'âge, ces jeunes rebelles se sont assagis, certains ont fait des études, pire, sont devenus adultes, voire parents et, cerise sur le gâteau, ils ont rejoint le rang des randonneurs. Aujourd'hui, les Snowboardeurs de la première heure n'ont plus l'âge de sessions de parkbringue - hôpital, ni de bringue-hôpital-park. Ils sont devenus des chefs d'entreprise, des artistes, des bobos, et à présent le snowboard c'est loin des foules, en rando et avec un split à mille euros aux pieds. Si on pouvait encore aisément se moquer d'eux avec leurs raquettes à neige il y a quelques années, c'est terminé ! À présent, les voilà hissés au rang de Randonneurs. Attention toutefois, si certains attendent ce Snowboardeur au tournant, détrompez-vous, il n'a plus grand-Chose à voir avec la faune qui hantait les vidéos de bar et les rampes d'escaliers. Son idole c'est Jeremy Jones, le plus écolo des chasseurs de courbe, plus green que Ségolène Royal et Hulk réunis.
Signes particuliers :
Leitmotiv: Un beau spray.
Déniv': Tant qu'il reste de la weed, on peut marcher.
Matériel: Fini les raquettes, split board pour tout le monde.
Marques repères: Jones bien évidemment.
Autres sports pratiqués: Le snowboard n'est pas un sport, c'est une religion.
Niveau à ski/qualité de virage: Un altruiste, il pourra vous parler une soirée entière de ses courbes du jour.
Un chiffre: Le nombre de spécimens est inconnu mais l'espèce semble être en voie de disparition, merci de ne pas les effrayer,