Avec du retard, je m'atèle enfin à mes comptes rendus de fin d'été!
Grimpeur de falaise, Michel voulait découvrir la montagne et m'avais demandé de lui concocter un petit tour à la fin août. J'avais pas mal hésité sur l'endroit et les courses. J'avais de facto banni le Mont Blanc, trop cher et fréquenté, souhaitant faire découvrir à Michel une ambiance plus "authentique". Mais mon principal problème, c'est que je voulais sortir un peu Michel du rocher et lui faire découvrir une ambiance montagne, avec de la neige et de la glace.
Finalement, un coup de fil à la Pilate mets fin à mes hésitations. Inspiré par les CR du camp d'été, ce sera le Gioberney par l'éperon N/NE! Lors de l'approche, Michel se montre impressionné par celui-ci. C'est sur que ça change des couennes et "petites" grandes voies.
Le lendemain, départ à 6h. L'approche est quasi sèche, à l'éxception de quelques résidus de névés, qui me permettent de faire cramponner l'ami. Nous arrivons à une brèche où nous nous équipons. Vu sous cet angle, c'est moins impressionnant et ça requinque Michel. Il faut suivre une vire quasi-horizontale pour passer versant nord, puis revenir en ascendance diagonale au dessus du départ. Puis on suit un cheminement très simple et facile à protéger pendant tout ce premier ressaut, pour finalement débouler sur un plateau.
On y remonte des pentes de neiges débonnaires, entrecoupées de rochers. On surplombe le joli glacier du Says, et on fini par arriver à la base de la dernière difficulté: une fissure verticale en 4, qui remonter en une dizaine de mètres au sommet. On y rattrape une cordée Ecossaise, parti dans l'arête NE. Je les laisse finir, puis je m'élance. 2 pitons permettent de sécuriser le pas difficile. Michel emboite le pas, et nous voici au sommet. Il est 10h30. Superbe panorama à 360° sur les Ecrins, le glacier de la Pilatte, le Valgaudémar et au loin le Dévoluy. On profite de cette vue et du soleil. je suis surpris de voir débouler un papy seul, portant la parfaite tenue du randonneur. Visiblement, la montée depuis le Pigeonnier passe plutôt bien. Il est vrai que la redescente jusqu'au col du Gioberney est entièrement sèche et emprunte un système de sente très bien marquées.
De là, il faut emprunter le glacier du Gioberney en direction du refuge. Celui-ci est en parti en glace, mais une belle pente de neige permet d'économiser ses crampons. Je profite du terrain pour sortir tout les exercices possibles: mouflages, corps-mort, progression sur glace, brochage, enrayer sa chute en neige, bloquer une chute du second en neige, ... Michel réussi haut la main tout ces "tests", ce qui me mets en confiance pour envisager un itinéraire un peu plus corsé le lendemain ...
Finalement, nous arrivons au refuge sur les coups de 15h. On profite du soleil sur les transat' face au cirque de la Pilatte, en attendant Rémi, qui dois arriver dans l'après midi. L'attente de l'apéro est longue!