13-07-2024
Ecrins
1240
2704
3943
PD
10h
0

Je n'étais jamais venue à Ailefoide, alors rendre visite au Pelvoux me paraissait être une politesse incontournable.

Après un vendredi 12 juillet vraiment très pluvieux, le WE du 13 et 14 juillet s'annonce radieux, voilà donc une occasion rêvée de terminer le camp en beauté par la traversée du Pelvoux ! Claire est partante pour la course, le refuge dispose encore de 2 places et Anaël et Aurélien, qui ont fait la course 3 jours auparavant, nous font un briefing complet sur les conditions et l'itinéraire.

J1  Samedi 13 juillet : Claire et moi montons tranquillement au refuge du Pelvoux dans l'après-midi. Je trouve que le chemin est bien tracé et que les fleurs sont magnifiques cette année ! Excellent tajine aux fruits secs au dîner pris en compagnie de 2 grimpeurs portugais de Lisbonne et de l'Algarve, saudades... Puis nuit infernale pour ma part : chaleur suffocante, voisin de chambrée ronflant et remuant et... un peu de stress...

J2 Dimanche 14 juillet : réveil 2h50 départ 3h30, nous sommes dans les 4 ou 5 cordées de tête, position que nous conserverons pratiquement toute la course. L'enneigement exceptionnel de cette année nous permet de chausser les crampons peu après le refuge et de progresser rapidement en direction de la bosse de Sialouze. Nous attaquons le couloir Coolidge en très bonnes conditions à l'aube naissante et sortons du couloir pour accueillir les premiers rayons du soleil revigorants. La montée à la point Puiseux est rapide, sommet à 7h15. Congrats ! Quelle vue !!!!!

Tout le monde nous avait dit que la course commençait à la descente, alors Claire prend les choses en main et on attaque celle-ci à vive allure pour recoller aux cordées de tête.

C'est effectivement un peu l'embouteillage lors des premiers passages de désescalade en rocher. Claire me mouline dans les pas les plus délicats. Arrivées à la fameuse brèche, on double une cordée de 3 gars, ils râlent, on s'excuse, mais bon, le temps presse et finalement on les sauve avec notre corde de 60m qui leur permet de faire le dernier rappel de 30 m en toute sécurité. (1 rappel de 25 m puis désescalade à main droite 1 rappel de 30 m)

Au moment où je m'engage dans la traversée sous les séracs du glacier des Violettes, énorme craquement, des blocs de glace de la taille d'une grosse caisse sont projetés dans les airs... Ni 1 ni 2, nous piquons un sprint pour nous remettre à l'abri... La deuxième tentative de traversée se fera au pas de course et sans encombres...

Ensuite, la neige toujours abondante nous permet de by-passer la remontée au bivouac Chaud et d'aborder rapidement la dernière barre où un rappel de 25 m nous amène sur le Névé Pélissier que nous descendons en ramasse jusqu'à trouver sans hésitations grâce à la trace GPS,la fameuse sente raide, mais néanmoins bien tracée, qui nous promène à travers un alpage verdoyant bucolique de Joubarbes et de Lys blancs jusqu'à la non moins fameuse vire d'Ailefroide.

S'en suit la looooongue descente interminable et bien casse papattes de la vire d'Ailefroide, jamais difficile et en même temps toujours exigeante pour ne pas s'en coller une... Arrivée vers 13h30 à Ailefroide où nous retrouvons Erica et Sylvie pour le picnic, timing parfait !

Un grand merci à Claire pour m'avoir accompagnée et drivée dans cette somptueuse course !