03-08-2024
Taillefer - Matheysine
1800
1223
2792
PD
14
1

Une idée de course d'arête en rocher de montagne facile et pas trop loin ? Emeric me suggère "Le Grand Armet"...  En voila un coin complétement inconnu pour moi, le massif du Taillefer, et je n'ai jamais entendu parler de cette montagne.

A la lecture des topos et des CR de sorties sur CtoC sur la traversée par l'arrêt NE et NW du Grand Armet, je retiens : c'est long, c'est sauvage, c'est gazeux mais pas trop, c'est plutôt facile, le rocher est à peu près sain sur l'arête et il y a une très belle vue au sommet... ça m'a l'air bien cool comme course...

Avec Ludovic et Olivier, nous partons le samedi en milieu d'après midi pour rejoindre le parking de Vaunoire vers 18h30. Sur le parking, pas grand monde, 2 voitures de promeneurs et 2 vans de grenoblois cherchant la fraicheur dans ce vallon encaissé et sauvage. Et au milieu coule un torrent...

Nous trouvons un endroit sympa pour bivouaquer pas loin de la voiture.

Dimanche, le départ est à 6h en direction de Plancol. Nous remontons le splendide vallon de la Vaunoire à l'aube et dans la brume. Arrivés à Plancol, celle-ci se lève avec les rayons du soleil et nous dévoile la fameuse arête ! Ouuuh qu'elle à l'air longue...

Depuis Plancol, rejoindre l'attaque de l'arête est déjà une petite lutte tant le maquis des myrtilliers, rhododendrons, vernes, airelles des marais, pins, genévriers est dense et râpeux, heureusement que nous sommes protégés en grosses et en pantalon.  Nous nous retrouvons équipés au pied du mur, maintenant il faut y aller !

Je pars en tête, c'est un peu expo, pas vraiment protégeable et je trouve les prises pas sûres alors j'hésite. A l'endroit où je voudrais passer, il y a un pas d'escalade un peu difficile pour moi, alors Ludovic le passe en tête. Les premiers 200 m de l'arête sont les plus raides de la course, nous tirons quelques longueurs par précaution, Ludo, toujours en tête, assure pour sa première voie en terrain d'aventure.

Nous restons le plus possible sur le fil de l'arête car c'est là que le rocher est le plus sain, cependant, il nous faut tester toutes les prises car on ne sait jamais celle qui tiennent ou pas. Du coup, nous ne sommes pas très rapides et le chrono s'envole. Dés que le terrain devient plus facile, nous passons en mode corde tendue et accélérons. Mais l'arête n'en finit pas... elle sent le génépi, elle monte, elle descend, elle est aérienne, elle est terrestre, elle est grise, licheneuse, elle est rouge, sableuse, elle est abrasive, chaude, froide, au soleil, si peu à l'ombre...

Nous arrivons enfin au sommet des Rochers de l'Armet vers 14h20 et nous nous décordons. Il y a encore une heure de "renfougne" pour rejoindre le sommet dans du terrain à chamois un peu instable. C'est la récompense au sommet, une vue superbe sur le Vercors et les Ecrins ! De beaux emplacements de bivouac sont présents sur ce sommet relativement plat et large et je pense qu'avoir le coucher du soleil sur le Vercors et le lever sur les Ecrins doit être fabuleux...

Comme nous avons mis presque 8 heures pour parcourir cette arête NE, nous attaquons rapidement la descente par l'arête NW qui s'avère beaucoup plus roulante que la montée. Heureusement, l'itinéraire de descente est balisé par quelques caïrns, car le terrain est parfois bien raide et péteux. Il nous faut presque 2h pour rejoindre le Col de Combe Oursière puis 2h retrouver le parking assoiffés car il est déjà 20h.

Seule la faune sauvage a croisé notre chemin pendant cette course, nous avons dérangé un chamois, un couple de Lagopèdes alpins, un Aigle royal juvénile et un couple de Faucon crécerelle... Nous avons aussi pu contempler le Grand Glacier du Grand Armet, ou du moins ce qu'il en reste, enserré entre les arêtes NE et NW.

Trempette dans la Vaunoire puis tartiflette à l'alpe du Grand Serre et retour à Lyon l'heure des citrouilles, bravo à ma chouette cordée !

C'était vraiment comme le décrivait le topo, long, sauvage, gazeux mais pas trop, plutôt facile, le rocher à peu près sain sur l'arête et une très belle vue au sommet !

Un grand merci à Emeric pour cette bonne idée !