19-03-2016
Mont Blanc
250
1400
3500
PD

 

L’aventure commence en avril 2013, ca fait un peu plus d’un an que je suis gaulois et les copains proposent de faire un couloir. Je suis partant, comme souvent ces derniers mois je saute sur la moindre des occasions qui me sont permis par le club de pouvoir sortir en montagne et de progresser en toute sécurité.

Quelques années passent et c’est maintenant à moi de proposer des sorties en montagne. David et Emeric se proposent spontanément pour m’épauler dans cette tache et nous lançons la sortie. Emeric nous oriente vers la vallée de Cham, plus propice à nous offrir de bonnes conditions après le passage du foehn la semaine dernière et l’hiver plutôt doux de cette année.

Malheureusement Emeric ne pourra pas nous accompagner mais il est de tout cœur avec nous.

Direction le refuge Albert 1er. Itinéraire au départ du village du Tour. Rejoindre le col des Autannes 2777m par le télésiège puis passant par le lac du Charamillon 2271m où nous commençons à apprécier l’usage des couteaux, ce n’est qe le début. Deux raidillons nous donnent un peu de fil à retordent. Ca passe en crampons sur la fin du deuxième… Notre spit boarder sans couteaux commence à comprendre sa douleur :o)

Un petit break avant d’attaquer la pointe de Bron 2954m, on avance à un rythme plutôt paisible, qu’à cela ne tienne nous avons une belle journée devant nous et rien ne presse. On profite du paysage magnifique en mangeant un brin. En haut de la pointe on déchausse pour une courte arrête qui nous permet de rejoindre le glacier de Bron. De la croix de Bron on rejoint le glacier des Grands… la fatigue, légitime, commence à se faire sentir. Nous n’irons pas  à la pointe des Grands comme il était initialement prévu. D’autant que notre point à 3094m pour rejoindre le refuge n’est pas si facile à trouver… allez estimer l’altitude d’un collet quand vous êtes 100m plus bas…Point trouvé, refuge en vu, yahoo !! Y’a plus qu’a descendre, cette descente tant attendu. Et, n’en déplaise à certain, la neige est bonne, merci dame nature :p

Arrivée au refuge flambant neuf (deux été), on se délasse et on prépare la course du lendemain en attendant le repas. Les discussions tournent autour du type d’encordement, dans le couloir, sur l’arrête. La raideur du couloir, si on le ski ou pas… ca envoi du rêve!!! En attendant le couloir de la Table c’est le repas qui est servi, repas 4 étoiles s’il vous plait, avec les prix qui vont avec, comptez 4€ le litre et demi de flotte et 5€ pour le litre d’eau chaude, oui c’est vrai qu’on est pas loin de la Suisse… ca me fait un peu regretter mes chères Ecrins…  

Allez dodo, le premier réveil est à 6h… à ce moment là on ne savait pas que c’était un peu tardif…

Tardif parce que déjà, l’approche… et oui si les couteaux s’étaient fait sentir la veille ils sont désormais obligatoires… on perds du temps, certains chaussent les crampons… on reperd du temps… c’est pas grave on est la pour apprendre. Arrivée au signal Reilly 2950m courte traversée jusqu’au gendarme à la table. Là je décide d’accompagner à pied nos deux cramponné jusqu’au pain de sucre où le cône du couloir nous attend. Les autres continuent à ski… On se rejoint sans trop perdre de temps et là ca discute sévère : oh la la que c’est raide, et fichtre que c’est long, et y’a l’arrête après, et la descente, et la descente… bon aller on y va on va bien voir ce qu’il en est quand on sera dedans, il sera toujours possible de s’échapper… Till et Christelle ne sont pas convaincu, David prend sur lui de les accompagner dans la brèche du col Purtscheller. Finalement je pars avec François et Jérôme en direction du couloir quand finalement je m’aperçois que David et Till nous suivent et que Christelle prend le chemin de la brèche… toute seule… no comment.

La relative longue approche sur le cône nous permet d’anticiper le passage d’un ressaut rocheux, seule difficulté technique apparente du couloir. Ca passe bien, la neige et bien dure sur les coulées des purges successives. Mais c’est quand même fatigant de marcher dans la neige hein !? On arrive au pied du ressaut rocheux, ca passe façon goulotte avec de la bonne glace. Au dessus le couloir s’offre à nous dans toute sa raideur. Vous voyez bien que c’est moins raide quand on est dedans ? Et tous le monde d’acquiescer et d’être bien content d’être arrivé jusque là. Le couloir est en bonnes conditions ca brasse (encore) pas trop et la neige tiens, il faut quand même bien marteler pour faire la trace. Pour le confort de tous le couloir est jalonné de rochers qui nous permettent de bien protéger notre progression en corde tendue… votre cher conteur, qui fait cordée avec Jérôme, se prend du mal des montagnes qu’il aime tant et rejoint finalement les traces de la cordée de David, ah c’est sympa de pouvoir compter sur les autres :o)

Le temps passe la neige commence à mollir et c’est à une quarantaine de mètre du sommet que nous décidons de plier bagage et redescendre le couloir en rappel, il nous en faudra 4 pour rejoindre le ressaut dans sa partie inférieure. Toutes nos cordelettes y sont passées avec en prime un jolie assortiment tricolore pour le dernier relai :o)

On rejoint les skis et on descend… il commence à faire tard… On retrouve Christelle au refuge qui nous attend. Aller vite vite vite on descend… y’a encore 1300m de descente à faire !! En plus la neige n’est pas terrible, pas évidente à skier… la descente est très (très) longue, interminable. Tous le monde est loin d’être à l’aise sur cette neige, certain font de longues traversées pendant que d’autre descendent en crampons… la nuit finis par nous surprendre, heureusement que la lune nous éclaire de sa blancheur magnifique. En bonus, pour finir la descente, nous empruntons un court passage en piste bien damé. Idéal pour nous dégourdir les jambes avant de rejoindre Le Tour… enfin ! Après quelques 12h passées en montagne.

Tout le monde est sain et sauf, et avec le sourire ! Plein de belles images en tête.

Merci à ceux qui ont eu le courage de me lire… pour moi c’est toujours un plaisir :o)

Merci le Gaul !!