22-08-2017
Vanoise
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D
Michel

Escalade en Vanoise, S1E03: La ballade des joyeux marmotons puis traversée de l'aiguille de la Vanoise (VF / DVDRIP)

Cette fois-ci, la sortie commence par un mensonge. Je pars seul avec mon copain Michel, qui avait fait ses premières armes dans les écrins l'année dernière. Je sais qu'il peut se débrouiller sur une arête, mais son expérience extrêmement limité de ce genre de terrain pourrait nous être préjudiciable, je ne sais pas trop comment il va se comporter sur une arête gazeuse avec des protections "montagne". Alors, je propose que nous partions dans la voie "La ballade des joyeux marmotons", grande classique très abordable de l'Aiguille. Mais je glisse discrètement un jeu de coinceurs et de friends dans mon sac, histoire de pouvoir rejoindre le sommet Ouest si on sort pas trop tard de la voie.

Départ du parking des Fontanettes à 8h. On monte en même temps que quelques randonneurs, on arrive rapidement au lac des vaches. On fait une pose pour des photos, et traverser le gué si caractéristique de ce lac. Puis, c'est la montée dans le pierrier jusqu'à l'attaque. La voie est très fréquentée, c'est donc avec soulagement que je constate que nous sommes les premiers. Mais déjà, on aperçoit des collègues qui quittent le chemin et s'engagent dans le pierrier. Vite, on se prépare et on attaque pour ne pas se faire doubler, il est 10h10.
Les deux premières longueurs, des 5b très jolis, réveillent un peu. On progresse bien, et au dessus de nous, 4 longueurs de 4. Je décide de passer corde tendue pour les enchainer, gagner du temps et tester mon compagnons. On largue ainsi rapidement les cordées qui nous tallonaient. Les deux premières se déroulent sur des vires où s'entassent des pierres instables, mais ensuite on retrouve des dalles assez compactes plutôt jolies. Puis c'est le crux de la voie, un pas de 5c ou de 6a selon les topos, bien protégé. Et enfin la sortie de la voie, avant laquelle il faut quand même passé un éperon vertical dans un dièdre en Dülfer, assez physique. (C2C donne un 4b, faut avoir pris un sacré rail, je dirait un 5b et c'est aussi l'avis du topo de la Vanoise). Nous voilà au sommet des 9 longueurs, il est 13h.

Très satisfait de notre horaire, je propose à Michel que nous nous engagions sur l'arête jusqu'au sommet Ouest. Déjà, arrivent les cordées qui achèvent la traversée (classiquement, elle se fait plutôt d'Est en Ouest). Nous les croisons, eux en rappel, nous en ascendance. J'ai peur que nos cordes s’emmêlent mais tout se passe bien, on est assez rapide et encordé cours, donc ils s'interrompent le temps que nous passions. Nous voilà au ressaut qui barre l'accès au sommet, un pas de 4 bien physique. Une chasse d'eau est installée, mais je passe sans car c'est tout de même bien prisu.


Nous voilà au sommet Ouest, seuls. La suite à l'air magnifique, et l'horaire est bon et Michel suit bien. Tant que je gagne, je joue! Je décide donc de continuer jusqu'au sommet Est. Et on fait bien, la suite de l'arête est absolument magnifique. Horizontale, c'est une grand traversée avec parfois un petit ressaut à déséscalader ou à regrimper. Le gaz est souvent bien présent, et souvent on tombe sur les relais des voies sortant de la face nord. Le rocher est globalement bon, voir même béton quand ça grimpe un peu. On croise très souvent des spits, plus les becquets on pose assez rarement des points. Il doit être possible de faire la traversée O/E sans rien rajouter moyennement un peu plus d'engagement. Nous finissons par arriver au sommet est. Il est 14h50. On redescend par des pentes herbeuses en face Sud, assurément la partie la plus exposée de la journée. 30 dans ces pentes d'herbes au dessus de barre rocheuses, avec même un petit ressaut à déséscalader. On reste concentrer, il vaut mieux pas se la coller ici! Puis ce serra le retour au parking par l'Arcelin histoire de bien finir la journée.

Cet enchaînement permet de passer une belle journée en montagne, sur un itinéraire magnifique aux difficultés modérées. La Ballade des joyeux marmottons profite d'une belle ambiance malgré sa facilité, grâce à l'imposante face nord que l'on longe et qui vient écraser le grimpeur dès qu'il a l'arrogance de lever les yeux vers elle. Puis l’enchaînement sur les arêtes permets de prolonger par un voyage aérien, avec la grand casse face à soit. Enfin, le retour par le versant sud permet une vraie boucle dans un vallon plus sauvage que du coté Glière.