18-03-2023
Ubaye - Parpaillon - Alpes Cozie S
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Après 7 jours de ski dans le piémont italien, entre Argentera et Val Stura, nous voici à Larche le samedi soir pour notre dernier hébergement avant le retour en région lyonnaise le lendemain. Nous sommes de retour en France, dans la vallée et non plus en refuge, et nous avons laissé le soleil italien derrière nous… Voilà qui sent la fin de notre semaine de vacances.

Peut-être un peu de fatigue, sûrement une envie d’avoir une pause avant la reprise du travail le lundi, probablement les prévisions météo plutôt humides pour le lendemain ; toujours est-il que l’on est plusieurs à se dire que l’on rentrerait bien sur Lyon directement demain, en faisant l’impasse sur la dernière randonnée du dimanche. Mais les mathématiques sont implacables : à 10 on ne tient pas dans les 8 places disponibles pour un retour direct sur Lyon. Bien qu’évoquée, l’option de réquisitionner l’un des véhicules du groupe des motivés pour une ultime session de ski n’est finalement pas retenue. C’est que l’on est civilisé au GAUL quand même ! Et même tellement civilisé qu’il n’a pas été nécessaire d’organiser un pugilat ou un tournoi de courte-paille ou même d’invoquer une hiérarchie des instances du GAUL pour sélectionner les 8 bénéficiaires des places disponibles : Jordi et moi-même nous sommes dévoués pour profiter plus longtemps des vacances. Après tout, il y a quand même pire que d’être en montagne à skier, non ?

Et c’est ainsi que je prends part le lendemain à la dernière course de notre semaine en Argentera, objectif le Bec de l’Aigle (qui n’est pas en Argentera d’ailleurs, mais bien en France !). Le départ s’effectue ski au pied du refuge, sous un temps pas si mauvais que ça : les nuages sont assez élevés et laissent passer de belles éclaircies. La montée commence par un chemin peu large et bien raide dans une forêt pauvre en neige et riche en brousailles, qui n’augure pas d’une fin de descente bien intéressante. A la sortie de la forêt, on arrive dans le Vallon des Vaches, dominé par « le Pic de la Marmotte Renfrognée » au dire de Luc, notre expert en toponymie (le Château Lombard selon la carte IGN, qui n’y connait manifestement rien…). La skiabilité du terrain s’améliore, jusqu’à arriver aux larges pentes du Vallon de Font Crèse, dominées d’un côté par le Bec de l’Aigle et de l’autre par la Tête de Plate Longue. A l’occasion d’une pause, nous voyons un animal (chamois, bouquetin, chamaloup ?) traverser les pentes sous la Tête de Plate Longue pour aller jusqu’au col au pied du Bec de l’Aigle. Après réflexion et analyse, ça devait être un chamois ou un bouquetin : les chamaloups ne vivent que côté italien !

Le temps commence à se couvrir : les nuages descendent et les trouées de ciel clair se font maintenant bien rares. Néanmoins, le temps se maintient : pas de précipitations et un plafond nuageux situé juste quelques dizaines de mètres sous le sommet. On débouche finalement au sommet, où vue et place sont bien limitées. Nous ne nous éternisons pas, prenant juste le temps d’immortaliser la fine équipe avant de laisser la place au sympathique groupe de parisiens avec qui nous partagions le même objectif.

A la descente, nous tirons à droite, pour rejoindre les pentes sous la Crête des Chamois (on remarque la toponymie résolument animalière du secteur) afin que les rochers environnants estompent l’effet jour blanc qui s’est installé sur les hauteurs. « Bonne pioche » diront certain, « Arghhhhh » diront d’autres, en faisant nos virages dans une neige restée relativement froide mais changeante et légèrement croutées par endroit. Les avis sont partagés dans le groupe sur la qualité de la neige dans cette première partie de descente, mais je rejoins Sylvie : c’était quand même bien bon cette « presque » poudreuse, inattendue après les neiges de printemps skiées en Italie.

Dans le Vallon des Vaches, on retrouve une neige printanière très agréable à skier : là, tout le monde s’accorde sur la qualité de la neige. Le terrain est ludique, avec des arbres, des reliefs et des bosses. On tourne, on enchaine, on carve, on godille, on bondit, on virevolte et je m’encastre tête la première dans la neige ! L’un de mes skis est resté littéralement sur place après une réception dans une neige beaucoup plus molle que prévue ! Pas de bobo mais des lunettes en vrac et un coup à l’amour propre…

Tout ceci nous a finalement amené au niveau de la sortie de la forêt, en haut du chemin forestier raide qui annonce la fin du ski plaisir… mais c’est sans compter sur Luc qui nous guide dans le mélézin en rive droite du ravin de Font Crèse : une astuce de la gardienne du refuge ! Et c’est une super astuce pour une super dernière partie de descente bien skiante au milieu des arbres jusqu’à rejoindre la piste de fond en fond de vallée qui nous ramène tranquillement au refuge en même temps que les première gouttes. Timing parfait ! Finalement, j'ai eu bien raison pas de m’être « dévoué » pour cette sortie de ski qui conclue joliment notre semaine de ski.