18-02-2024
Ecrins
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Rico
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Du côté du bureau des guides de la Grave, il n’y a pas d’informations sur le Davin car personne n’y est encore aller. Ce sera donc l’aventure, mais bon d’après ce qu’on a vu en Nord aujourd’hui, on se dit que le jeu en vaut la chandelle.

La veille au soir, nous retrouvons Claire, Jéjé, Elisa et Erica autour d’une bière au gite du pas de l’âne. L’ambiance est détendue, tout le monde est content de sa journée de ride. Ils se sont régalés dans de la neige transfo au Pic Blanc du Galibier et nous dans de la poudre aux Combeynots. Le tôlier du gite est bien sympa et nous donne des informations intéressantes sur notre objectif du lendemain. Cela vient conforter notre choix d’itinéraire.

Le lendemain, après avoir perdu un petit peu de temps pour trouver une place dans le village du Casset, nous voilà spatules aux pieds. Il est 8h45.

On attaque tranquillement sur le bord de la piste de ski de fond avant de s’enfoncer doucement dans la forêt de mélèze. La neige est vitrifiée sur le chemin forestier. S’en suit une remontée d’une croupe au cœur de la forêt, la pente s’accentue de plus en plus jusqu’au moment où on décide de tirer rive gauche pour sortir des arbres. Après avoir vu un petit écureuil sauter de branche en branche, nous voilà sorti des mélèzes.

Nous débouchons dans une jolie combe surplombant le lac de la douche. Une fois armé des couteaux, nous remontons la combe. Puis, nous basculons de l’autre côté pour rejoindre le mythique couloir Davin. Rico s’arme de couteaux pour traverser les pentes raides jusqu’au couloir. De mon côté ce sera en crampons. Le couloir est de toute beauté et l’ambiance est au rendez-vous ! Nous attaquons à gravir marche après marche ce magnifique tobogan quasi rectiligne de 900 mètres ! Et ça, c’est pas partout ! Nous évoluons dans de la poudre très tassée voir dure par endroit. Le ciel est nuageux ce qui donne une ambiance un poil austère dans cette ligne.

Arrivé à mi couloir, deux skieurs commencent à descendre en nous parpinant de bouts de neige très compacte. Arrivé à notre hauteur, l’un deux nous lance : « Désolé les gars pour le caillassage ! Bon c’est pas les condis du siècle mais ça se descend bien quand même, il y a du bon grip ! » Nous voilà rassuré pour notre descente !  Nous continuons notre ascension en posant nos crabes dans les marches de nos prédécesseurs. Cela nous permet d’avancer efficacement. Arrivé à l’embranchement aux ¾ du couloir à peu près ; il nous faut choisir.

Rive gauche est l’itinéraire qui nous ferait sortir de la ligne proprement dite pour la retrouver un peu plus haut et rive droite est la sortie directe. Rive Gauche ce n’est pas rempli, notre choix est rapide ; ce sera la directe. La pente se redresse à mesure que la neige passe de poudre très tassée à poudre tout court. Cool !! Arrivé sous l’étroiture, nous retaillons quand même quelques marches puis au bout de 20 mètres nous voilà sorti. Nous remettons les peaux et filons jusqu’au col du pré des fonds. La vue est splendide ici, entre les Agneaux, Aiguilles d’Arves et j’en passe, on se délecte du panorama sauvage. Il n’y a pas de vent au col ; nous sommes seuls au sommet du Davin !

Après une pause bien méritée, nous nous remettons dans notre bulle avant de droper dans cette ligne mythique ! Les premiers virages se font dans une poudre de cinéma jusqu’à l’étroiture. Ici, nous dérapons sur 15 mètres où nos prédécesseurs avaient bien labourés le passage. Puis, nous attaquons le tobogan dans de la poudre légère rive droite. La suite de la descente se fait dans une neige un peu plus compacte mais en ridant tantôt rive droite, tantôt rive gauche on arrive à trouver des parties un peu plus meuble. Nous nous faisons plaisir en taillant de belles courbes dans ce run chargé d’histoire ! Après avoir avaler ce superbe couloir, on enchaine dans de la neige transfo, facile et agréable à rider à travers les mélèzes. Moyennant ensuite un déchaussage pour passer un ruisseau, nous nous laissons glisser sur le bord de la piste de ski de fond jusqu’au parking.

Arrivé à la voiture avec des étoiles encore plein les yeux, nous trouvons un avis de contravention calé sous l’essui glace. En temps normal, cet irritant nous aurait agacer, mais pas aujourd’hui ; c’est dire ….

Merci mon Rico !