07-03-2024
Bornes - Aravis
1600
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7h40 et nos lattes sont déjà fixées sur le sac à dos. C’est parti pour un petit portage des familles pour bien commencer cette journée.  Une très fine couche de neige s’est déposée sur le chemin forestier, il n’y a aucune trace, nous sommes les premiers randonneurs du jour. Ah non, des toutes petites empreintes marquent la neige et nous fait bien marrer ? On espère trouver l’animal, mais non, il semble s’être bien caché. Lorsque l’épaisseur de neige gagne quelques centimètres, on décide de chausser.

Une fois les chalets de Méry rejoints, nous attaquons les pentes au – dessus, en direction du col de Champs Fleury. Clément nous fait une belle trace dans cette poudre légère à souhait. Le cadre est magnifique et très sauvage. Une fois arrivé au col, nous poursuivons sur l’arête en direction de la Tête du Château. Arrivé en haut de la bosse, la ligne se dévoile.

C’est juste magnifique, cette fine entaille qui raye la face Ouest d’Areux est une beauté de la nature. L’objectif est de rejoindre le pied du couloir sans avoir à repeauter. Nous ne suivrons pas le topo sur cette partie mais les conseils d’un camarade. D’énormes corniches jalonnent la Tête du Château et c’est de manière assez évidente que l’on voit l’attaque de la descente conseillée. Les premiers virages se font dans une neige incroyable, on ride sous les grosses corniches en suivant une sorte de rampe peu raide. La poudre vole, on se régale ! Après avoir pris le temps de trouver le passage en traverser pour passer la barre rocheuse, nous nous laissons glisser quasiment jusqu’au sommet du cône. Cette variante d’accès est très bien si elle est enneigée mais est un peu plus exposée.

La faille est aussi belle qu’impressionnante ! Une fois les crampons aux pieds et les lattes sur le sac, c’est parti vers l’antre de la bête. Nous faisons la trace dans 30 cm de poudre légère sur fond dure, le hold up du jour est confirmé. L’ambiance est dingue dedans ; encadré par deux falaises abruptes, la ligne est lisse, étroite et raide ! Au premier rétrécissement, Clément se demande si ses skis passeront en largeur ? Au premier tiers du couloir, on jette un coup d’œil dans le rétro et 2 skieurs s’apprêtent à monter dedans. Nous continuons d’évoluer dans cette grande ambiance. Arrivé au dernier tournant, je ne vois plus nos camarades skieurs. Un vent froid s’empare de moi et je lance à Clem : « J’espère qu’ils ne vont pas nous la faire à l’envers !! » Nous voyons la sortie de la ligne, une petite étroiture baignée de soleil nous appelle. Nous poursuivons dans l’axe et hop nous voilà à la brèche.

La vue est splendide ici, il n’y a pas un souffle de vent. Après une petite pause, on est prêt pour droper dans le string ! Nous attendons que les deux skieurs nous rejoignent pour leur éviter de recevoir une douche gratuite. Et c’est parti pour le drop, j’attaque la descente, la neige tient toutes ses promesses, la poudre vole et le sluff dévale ! Trop bon ! Clem enchaine, il est refait. Nous laissons passer un dernier skieur en solo qui finit sa montée. Et c’est reparti pour glisser dans ce tobogan, la poudre vole, décidément c’est grandiose ! Une fois les 250 mètres de couloir avalé, nous voilà à débriefer du run. Nous sommes unanimes : c’était dément ! Pour ma part je n’ai jamais eu de si bonnes conditions dans une pente raide. Et c’est avec des étoiles encore plein les yeux qu’on dévale le cône en grandes courbes. Nous nous posons ensuite sur le plat au soleil. Les deux skieurs nous rejoignent et sont tout autant refaits que nous. Dans l’euphorie, j’émet l’idée de remonter dedans mais Clèm freine mes ardeurs. ? Après une bonne pause pique-nique, c’est reparti pour rejoindre Champs Fleury via des pentes sud-est.

Un peu avant le col, une belle pente Nord fait du pied au camarade qui me lance : « T’es chaud on descend là, ça a l’air bon et j’ai faim ! On remontera au petit col en face après. » Et nous voilà à passer en mode descente. Clem attaque la pente et refait voler la poudre ! Je le rejoins après quelques virages très grisants. Nous remontons vers le petit col pour se laisser ensuite glisser dans la forêt où la neige est encore excellente ! On se fait plaisir à slalomer entre les arbres jusqu’à retrouver notre trace de montée. Nous ridons ensuite un petit peu sur le chemin forestier jusqu’à ce que les requins commencent à titiller nos spatules.

Et c’est à pattes que cette journée se termine, comme elle avait commencé. Nous rejoignons le parking sous la chaleur avec le sourire au visage.  La boucle est bouclée ! Pour clôturer cette sortie magique, je vais citer une petite phrase du camarade : « On est venu, on a vu et on est descendu. »

Un grand merci Clèm !