08-03-2024
Belledonne
1550
5
Hugo
1

7h30, lattes aux pieds : les bases sont respectées.

Une première en montagne avec Hugo. La réputation de ce jeune de 27 ans le précède : compétitions de skis alpinisme, intégrale de Peterey à la journée, Mitchka à la journée… Enfin bref, le camarade est dans une autre sphère. L’objectif pour moi sera de ne pas trop le ralentir pour ne pas qu’il ne prenne froid.

On a hésité sur le lieu du départ mais notre dévolu s’est porté sur la route de florence. Nous n’y sommes jamais aller et l’itinéraire a l’air plus sauvage qu’à Val pelouse. C’est parti, les lattes glissent sur l’or blanc mais rapidement elles sont vachées sur le sac. La forêt est acrobatique et nous sommes plus efficaces dans ce style. Une fois sorti de cette partie, on retrouve les sensations de glisse de la peau sur la neige. Le ciel est nuageux, le vent forcit à mesure que l’on sort de la forêt. Nous sommes seuls. Nous débouchons au-dessus de la combe de l’Arbet neuf. L’ambiance y est un peu austère ici.

Nous rattrapons deux skieurs et c’est de manière naturelle que le camarade lui fait un relais à la trace. Le skieur au visage buriné nous lance : « Attention que ce ne soit pas trop plaqué sur le haut de la Nord Ouest avec ce vent ! Mais ça devrait le faire, bon courage les gars ! » Nous évoluons sur la croupe qui surplombe la combe, le parcours est agréable. Le vent nous pique le visage mais Hugo poursuit la trace sans sourciller. La ligne se dévoile peu à peu, le vent a fait son effet et a lissé la Nord - Ouest. Il n’y a pas une trace. Au sommet les flocons volent et des tourbillons de neige partent dans tous les sens au niveau du premier ressaut. L’ambiance est superbe !

Nous attaquons le cône, la poudre est tassée. Arrivé aux ¾, on met les crabes. Le vent nous congèle bien. Hugo attaque la trace du cône avec parfois de la neige jusqu’à la taille. Arrivé sous le ressaut, ça va mieux, la trace est moins pénible et plus efficace. Le camarade, tel un métronome, enchaîne. Nous passons le ressaut sans encombre moyennant 10 mètres en neige dure glace à 55 degrés. La suite est un superbe tobogan à perte de vue jusqu’à la cime de Moulin ! Nous choisissons de passer au plus proche de l’arête et prendre pied sur les rochers quand nous le pouvons. La nivologie nous rassure malgré le tassage de la neige par Eole. L’itinéraire est magnifique, la dernière partie qui sort au sommet se redresse un peu et hop nous voilà au sommet du Moulin ! 

C’est nuageux mais nous avons une belle visibilité pour observer les sommets aux alentours dont le Mont Blanc. Une petite pause contemplative, un bout de sauciflard, un tchek avant le drop et c’est parti ! J’attaque la descente, le début penche bien dans une neige compacte mais avec une bonne accroche. Magnifique ligne, on a le temps de profiter. Après avoir passer le premier ressaut tout juste enneigé en rive droite, nous voilà à enchainer jusqu’au ressaut du bas. Nous le négocions tranquillement en dérapage. Puis, c’est reparti grandes courbes dans le cône pour nous laisser ensuite glisser dans la combe.

Arrivé sur le plat, moyennant un petit repeautage pour moi, nous retrouvons la forêt. On se faufile à travers les arbres jusqu’à ce que les souches et les pierres deviennent trop nombreuses. Un brin de randonnée pédestre jusqu’à la voiture achève cette belle première avec le camarade.