06-06-2024
Vanoise
1400
2466
3855
TD
8
Félix
1

Je devais bien faire un CR après celui de Guillaume.

Cette année, c'est l'année de la Grande Casse ! Comme Guillaume, Félix y est allé il y a... 2 semaines, par les Grands Couloirs. Comme Guillaume, ça ne gène en rien sa motivation pour y retourner pour la face N !

Ca tombe bien, mercredi est annoncé comme la journée de beau temps du printemps. Il me récupère donc mardi aprem à la gare de Montmélian, et nous décollons de Pralo vers le refuge du col de la Vanoise sous les nuages. Je subis un peu les remontrances du Spliteux, c'est vrai que j'ai pas l'air très fin avec mon snow entier vissé sur mon sac airbag de peu de valeur ajoutée, mes raquettes en bandoulière, et un peu de merdier qui pendouille ça et là par manque de place dans le sac.

Pas de brouillard, et Iphigénie fonctionne, on ne se laisse aucune chance de passer la nuit dans la neige ! Par contre, on se fait rincer copieusement et c'est trempé qu'on arrive au refuge. La gardienne n'a pas trop d'infos sur les condis là haut, heureusement il y a un jeu d'échecs et très peu de monde ce soir là, la nuit ne sera pas chaotique.

Au matin, direction le col de la Gde Casse, nous préférons remonter la face avant de la descendre. Quelle ambiance quand on y arrive ! C'est magnifique. Une dizaine de personnes dans la face ce jour-ci, et la face N centrale prend des allures de voie normale alors que la majorité des skieurs se dirigent vers les Italiens (annoncés en bonnes condis sur skitour...), c'en est presque vexant.

La remontée de la face m'est interminable, une forme physique déplorable n'aidant pas ; l'arrivée sur l'arête est une délivrance ! La neige étant un peu soufflée/regelée, on va viser la transfo, ce qui nous laisse le temps d'aller nous balader au sommet sans regarder la montre. Félix souhaitant se laisser une option redescente par les Grands Couloirs, nous n'avons pas fait de dépôt de matos, je me trimballe donc mes raquettes au sommet de la Grande Casse, c'est assez incongru.

Une petite pensée pour Guillaume en passant devant l'entrée des Italiens (1 snowboarder et 2 skieur.euse.s ce jour), en se demandant pourquoi diable il avait eu une pensée pour nous à la vue de cette mission suicide ! Je préfèrerais encore me mettre au ski de fond, une vie chiante valant mieux qu'une vie finie (pardon pardon, ouverture d'esprit tout ça tout ça).

Quel point de vue incroyable cette Grande Casse ! D'autant que les gens sont déjà tous partis, sous prétexte qu'on est en juin il faudrait descendre avant midi ?!! Allez, on se décide à se bouger. L'entrée de la face N ne fait vraiment pas envie, c'est la partie la plus raide, la plus exposée, et en neige la plus dure de la face. En conséquence, beaucoup l'ont dérapée, ce qui n'arrange pas les choses. Le premier virage est dur à envoyer, mais ensuite ça va mieux.

On bouffe notre pain blanc en tirant très à droite pour se faire 100m de poudre tassée très finement croutée, laissée vierge par nos prédécesseurs, peut-être pour cette dernière raison, peut-être parce qu'on est juste au dessus du gros sérac. Quoi qu'il en soit la suite est moins bonne, loin des conditions décrites par Monsieur Grenier ! A mi-face, on commence à gouter à la transfo, c'est de mieux en mieux jusqu'en bas.

Quelle belle journée ! On est tous deux super content (pas sûr des accords sur cette phrase, c'est chaud !), et puis aucun des collègues du jour n'a dévissé dans les Italiens, ça ne gâche rien. Les condis de neige auraient pu être meilleures, mais, eh, on va pas faire les difficiles quand même.