10-05-2015
Valais
1593
3823
AD

Avec Violaine, nous avons décidé d’aller faire un tour dimanche 10 mai vers le Dolent 3823m .

C’est une montagne dont le sommet présente l’originalité de se situer à la frontière Française, Suissesse et Italienne.

Plusieurs voies permettent de tenter le sommet en ski de rando. Les deux plus accessibles sont :

  • La voie normale depuis le refuge bivouac fiorio ou du dolent 2724m. Elle est orienté Sud, coté PD+ avec notamment une pente à 40° sur 250m.
  • L’arête Galley, versant Est/Nord depuis refuge (type capsule) bivouac de la maye. Cette voie est plus ambiance haute montagne. Elle est orienté Est puis nord, coté AD avec notamment des pentes avec passages à 50° et 45° sur 300m. Par cette voie l’équipement complet d’alpinisme est obligatoire.

J’avais déjà fait l’arête Galley en alpinisme, par conséquent, nous décidons de la tenter en ski de rando.

Samedi 09 mai, nous commençons cette course depuis L’A neuve 1593m à coté de la Fouly joli petit village Suisse. À 9h00 skis sur le sac nous débutons l’ascension vers le bivouac de la maye. Nous mettons les skis aux pieds à environ 2100m pour atteindre (la capsule) le refuge 2667m au environ de 12h30. La montée se réalise avec une température agréable sans vent, et avec des passages nuageux. Au refuge, il y a 12 couchettes, il est équipé de couvertures, du matériel de cuisine sans gaz. Ainsi, nous avons mangé puis fait une longue sieste car nous sommes que deux.

Dimanche 10 mai, départ skis aux pieds 5h00 sous un ciel étoilé, à la lumière de la lune et sur une neige gelée (prévision isotherme 0° à 3500m). Nous remontons la rive gauche du glacier du Dolent dans un dédale de crevasses et de séracs. La progression n’est pas toujours facile, il faut chercher son chemin, parfois devant la forte pente nous devons mettre les skis sur le sac. La mauvaise pioche, c’est que l’on enfonce les pieds jusqu’au genou. À 3100m nous sommes rattrapés par deux randonneurs Suisse parties depuis l’A neuve. À ce point, deux options sont possibles. Les randonneurs Suisse poursuivent tout droit (direction ouest), mais ils feront demi-tour à 3150 m, pente à 50° pas en condition ? Passage de la rimaye impossible ? Nous prenons l’option à droite (direction nord), pente sur 150m à 45-50°. Crampons obligatoire, c’est un peu laborieux car les conditions de neige cartonnées ne tiennent pas (on enfonce) sous nos pieds. Nous atteignions l’arête où souffle un vent froid. De ce point, nous avons une belle vue sur les environs. Nous suivons l’arête à l’horizontal sur 200 m puis nous mettons les skis. Sur cette face orientée Nord, la neige est poudreuse, sans cohérions véritable, faire la trace n’est pas très facile (merci Violaine). Nous progressons jusqu’à 3550m où nous sommes devant une immense crevasse. Sur la droite, il n’y a pas de passage en vue. La trace GPS faite il y a plus d’un an indique un passage au milieu, il y a bien un pont de neige mais devant son affaissement, sa fragilité et la difficulté technique, nous cherchons un passage à gauche. Il y a encore une rimaye à passé, pas facile, il faut dégager la neige pour avoir accès aux points fiables. Après l’avoir passé, il nous reste moins de 300m pour atteindre le sommet. Nous faisons un point avec pour question : continuer et avoir peut-être une rimaye à passer au pied de la pente sommitale ou faire demi tour. Nous avons plus d’une heure de retard sur l’horaire nous décidons de faire demi-tour.

Le retour commence donc dans une belle neige poudreuse sur 300m. Puis il faut mettre les crampons, traverser l’arête sur 200m, redescendre 150m dans une pente à 45-50°. Puis nous redescendons jusqu’au refuge sur une neige transformée mais globalement agréable à skier dans un dédale de crevasses et de séracs. Après avoir mangé, nous décidons de redescendre en allant rechercher le retour de la voie normale qui présente l’avantage d’être en fond de vallée et donc d’avoir encore de la neige. Les conditions de neige ne sont pas toujours bonnes, alternance de neige parfois très lourde et parfois correcte, nous déclenchons souvent de micro coulée. La descente est un dédale entre les rochers, les crevasses, puis nous arrivons à 1750m, (bonne pioche) et nous mettons les skis sur le sac pour finir d’arriver rapidement à la voiture.

Conclusion. Course à tenter par très bonne condition de gèle. Même si nous ne sommes pas allé jusqu’au sommet qui présente un panorama magnifique, nous nous sommes faits très plaisir à chercher notre itinéraire (pas très difficile), dans une ambiance haute montagne au milieu des séracs et crevasses, avec de belles pentes et sur une neige au final agréable à skier.

Un grand merci Violaine, à retenter une autre fois.