25-07-2016
Ecrins
1000
3092
3983
D
15H

 

Une très très belle course !

Le départ s'est fait malgré une météo hésitante. Nous avons choisi de partir de la Bérarde pour rejoindre le refuge du Promontoire, plutôt que de partir par les Enfetchores. La montée par la Bérarde offrait un repli plus facile en cas de mauvais temps.

Nous sommes partis de la Bérarde vers 10H20 le dimanche 24 et sommes arrivés dans les délais annoncé sur Camp to Camp. La météo ayant été un facteur de découragement, nous étions seulement deux cordées à partir pour la Traversée : une cordée de deux personnes emmenées par un guide, et la cordée que nous formions, Romain et moi.

Le lundi, réveil à 3H, départ à 3H50. Le départ se fait en grimpant tout de suite derrière le refuge. Très rapidement, un grand cri de terreur de la part de la cliente sur la cordée du guide, au dessus de nous. Un peu angoissant dans la nuit au départ... Nous avons choisi de partir directement en corde tendue, très rapidement des difficultés techniques de grimpe qui finissent de nous réveiller (Pas du Crapaud).
Après quelques dizaines de mètres, on marche vers l'ouest pour s'engager dans le couloir Duhammel. Il y a peu de neige dans le couloir, mais on peut très bien rester en rochers. La cordée du guide est déjà loin devant, lui fait la Meije très souvent et ses clients sont pressés... Nos cherches d'itinéraires prennent un peu de temps, mais cela reste raisonnable.

La dalle Castelnau ne pose pas de difficulté particulière. Contournement par la droite ensuite pour aller chercher la muraille Castelnau. A cette endroit, il a eu des écroulements. Les vires annoncées par certains topo n'existent plus vraiment ou ne sont plus très visibles : on s'en sort en grimpant, mais quelques pas sont un peu difficiles. On récupère ensuite la trace pour aller vers le Pas du Chat qui sort sur le glacier Carré. Le glacier Carré se suit en remontant le long du rocher puis en obliquant vers la droite.

On arrive ensuite au pied du Grand Pic. On attaque une partie d'escalade en 2. Il faut aller vers la gauche, au pied du cheval rouge : une dalle de rochers rouges, donnée en 3+, mais qui vaut bien un 4+ : on bascule versant nord, puis on monte sur l'arrête qui conduit jusqu'au sommet du Grand Pic.

Cette première partie est celle qui comporte le plus de difficultés d'escalade. Les cotations annoncées sont un peu en dessous du ressenti. C'est aussi dans cette première partie que se posent les problèmes d'itinéraire. De manière générale, on retrouve souvent des pitons et des relais avec des sangles de plus ou moins bonne qualité. Dans la muraille Castelnau, une corde blanchie par le temps a été abandonnée au vent : il ne faut pas la suivre et obliquer à gauche.

La deuxième partie du parcours, depuis le Grand Pic jusqu'au Doigt de Dieu puis au refuge de l'Aigle, n'est pas moins longue, mais l'itinéraire ne pose aucun problème et la grimpe est aisée. Après les rappels depuis le Grand Pic, le parcours a été équipé de câbles versant nord pour contourner la dent Zsigmondy,. Après avoir contourné la dent, on remonte le long des câbles pour reprendre pied sur l'arrête . Dans cette partie, on a moins le soucis de la sécurité, grâce au câble, mais il faut tirer assez fort sur les bras !

Pour la suite, c'est une course d'arête classique et très belle. Nous en avons un peu moins profité qu'il aurait été possible : nous sommes restés pris dans les nuages après le Grand Pic. Un peu de neige avant de commencer à monter sur le Doigt de Dieu, comme elle fondait rapidement, le rocher se trouvait mouillé. Cela n'a pas manqué de m'inquiéter, mais l'escalade est très facile et passe bien en crampons. Ensuite, des rappels lisibles ramènent sur le glacier et la trace ramène au refuge de l'Aigle.

Tout cette seconde partie passe bien est est plutôt facile, mais elle n'est pas à négliger : on y arrive souvent un peu entamé et il n'y a pas d'échappatoire possible.

La recherche d'horaire et des emmêlements de corde lors des rappels nous ont fait dépasser l'horaire, mais nous sommes malgré tout resté dans un temps raisonnable.

Un grand merci à Romain, qui a bien potassé l'itinéraire et qui garde toujours le sourire.

A noter la qualité de l'accueil des refuges du Promontoire et de l'Aigle, nous en avons d'autant profité qu'il y avait particulièrement peu de monde.

Le lendemain mardi 26, il a fallu trouver un moyen pour basculer de la Grave vers la Bérarde, mais le bon coeur d'une parisienne sur le chemin du retour (et nos sourire sympathiques) nous a permis de rejoindre Bourg d'Oisan d'où des bus Trans-Isère permettent de monter jusqu'à la Bérarde.


Une course merveilleuse, un très beau souvenir.