23-06-2018
Bornes - Aravis
1150
1700
2752
D
14h!
1

Une fois n'est pas coutume, Sabine et Jean partent faire de l'alpinisme.

Optimistes par nature, ils visent une jolie voie qui longe et croise régulièrement l'arête du doigt de la pointe percée, le "jeu de paume". Elle est un peu plus relevée que l'arête elle-même mais ouvre ainsi le droit de grimper en chaussons plutôt qu'en grosses, et comme les grosses c'est pas très confortable... 

Le planning est optimiste également: départ à 7h, 2h de marche d'approche, 6h dans la voie, 2h30 de descente via la voie normale, 1h de rab: arrivée théorique au parking: 18h30.

La réalité sera tout autre...

Pour commencer, départ 7h30.

Constatant que de larges névés couvrent la partie inférieure de la montagne, la cordée décide de monter courageusement piolet, crampons, grosses, pour affronter les pentes neigeuses... et effectivement cela s'avère bien utile... mais malgré ce précieux matériel, pour deux êtres généralement habitués à porter des sabots de bloc sur un linoléum bien plat, la progression n'est pas des plus rapide... durée de la marche d'approche: 4h

Au moment de partir dans la voie, Jean déplore qu'il n'y ait pas d'arbre contre lequel déposer, comme d'habitude en somme, tout le fourbis qui l'encombre: piolets, crampons, etc... dans le même temps il raisonne un peu et se rappelle que le topo précisait que la voie faisait une boucle... nos fringants grimpeurs se résolvent donc à tout emporter sur leurs frêles dos

Et ce sont les plaisirs d'une escalade facile dans un cadre magnifique... le mont blanc en face qui trône... une petite brise qui vient rafraîchir la cordée et lui rappelle qu'ils ne peuvent passer leur temps à admirer le paysage... et puis peu à peu, on constate comme une distorsion d'ambiance: la petite brise fraîche devient un bon petit vent bien froid, et la petite traversée en 6a devient une épreuve insurmontable, amenant notre aimable cordée à se recentrer sur l'essentiel: récupérer les dégaines semées dans la traversée, arrêter de perdre du temps, et avancer!

Aussitôt dit, aussitôt fait: on oublie le jeu de paume, on se concentre sur l'arête, en précisant que l'itinéraire reste MAGNIFIQUE. Pas mal de progression à corde tendue dans une grosse ambiance, une petite longueur bien raide en 5c sur la fin, avec une fissure cheminée dans laquelle Jean ne manque pas de se coincer avec son sac... arrivée au sommet 18h

Pas le temps de s'extasier, les novices de l'alpinisme savent que les névés de la descente (une bonne moitié de l'itinéraire jusqu'au refuge) les attendent... heureusement le soleil a bien donné toute la journée, la neige est bien ramollie et ça passe crème.

Arrivée au parking, 21h... pas de quoi parader en vérité

 

SYNTHESE:

- méfiance il y a beaucoup de névés sur l'itinéraire d'approche et de descente qui rallongent largement la sortie

- super pratique d'avoir ces 2 voies (jeu de paume / arêt du doigt) qui se jouxtent et se croisent: on peut facilement adapter l'itinéraire

- c'est vraiment une voie splendide

- l'endroit devrait rester bien calme cet été car la neige rend le sommet impraticable aux randonneurs qui empruntent habituellement la voie normale

- sortir aux environs du solstice d'été permet à des alpinistes en herbe de perdre leur temps sans trop de conséquence