21-07-2023
Valais
640
2607
3589
AD
7
0

Inspirée par les 2 premières cordées parties la veille, Hélène me propose d'aller à la Dent du Tsalion par l'arête Ouest.

Arrivés à la cabane de la Tsa, nous retrouvons Monique qui fait une sieste sur la terrasse et nous sommes accueillis chaleureusement par les deux gardiennes. L'après-midi est l'occassion de scruter l'arête avec les jumelles d'Hélène (depuis les chaises longues de la terrasse) pour essayer de repérer les principales étapes de l'itinéraire (cheminée, brèche, ...), puis de parcourir environ la moitié de la marche d'approche à travers les éboulis et la moraine, en constatant qu'il y a beaucoup de cairns tout le long. Le soir, étant les seuls au refuge, les gardiennes mangent avec nous et nous racontent les péripéties récentes d'un groupe qui a mis beaucoup de temps pour réaliser la course... Nous voilà prévenus, compte tenu de la longeur de l'arête il faut privilégier la corde tendue.

Le lendemain, levé à 4h, départ à 5h15 à la frontale, arrivée à 6h30 au pied de la voie. Une grande partie des difficultés est concentrée sur le 1er tiers de l'arête. Hélène prend la tête et entame la montée dans la cheminée. Arrivés au pas de 5, on préfère l'éviter en passant par l'arête secondaire, qui finit par rejoindre l'arête principale un peu plus haut. Les difficultés étant moindres dans la suite de l'itinéraire, je prends le relai en tête, ce qui est l'occasion de m'exercer à la pose des points de protection sous les conseils avisés d'Hélène. La recherche de l'itinéraire, la pose de points, la progression en grosses, plus l'altiude font qu'un coup de fatigue survient dans le dernier tiers de l'arête. Hélène reprend la tête jusqu'au 10 dernier mètres sous le sommet qu'elle m'encouragera à faire en tête. Merci du cadeau ! Arrivés au sommet on découvre, pour la 1ère fois du séjour, le somptueux panorama sur la Dent Blanche, le Cervin et la Dent D'Hérens. Il est déjà 14h, le parcours de l'arête a été plus long que prévu donc nous enchaînons avec la descente.

Nous suivons d'abord l'arête Nord, qui consiste pour moitié à desescalader des pas de 2, puis à remonter légèrement, pour atteindre 1h plus tard la Pointe de Tsalion. De la pointe nous ne retrouvons pas les cairns censés indiquer l'itinéraire de descente... On appelle alors la gardienne du refuge, qui très gentiment nous a suivi dans notre parcours toute la matinée, nous voit et nous indique précisément l'orientation à prendre pour retrouver les cairns, tout en nous mettant en garde sur la potentielle présence de névés. Merci à elle ! Nous continuons donc quelques dizaines de mètres en direction de la Pointe des Genevois, puis trouvons les cairns qui nous permettent de descendre dans le versant. Par contre ils sont difficiles à suivre, on les perd régulièrement et le terrain étant consituté de dalles avec quelques passages exposés, nous mettons beaucoup d'effort à retrouver les cairns et à les suivre. A mi-parcours il y a effectivement des névés pentus et une fine couche de glace qui recouvre certaines dalles. Nous utilisons donc les crampons et le piolet. Après un certain temps, nous finissons par retrouver une sente plus débonnaire, qui finit par nous ramener à la cabane. Une pause sera nécessaire, avant de reprendre le chemin de descente, encore long. Arrivés au camping à 21h30, nous retrouvons la célèbre tablée des Gaulois.es, et nous sommes accueillis par une clameur chaleureuse.