26-11-2017
Bauges
750
1010
1774
D
10

 

Les prévisions météo nous ont réorienté du Vercors vers les Bauges et nous démarrons du hameau de Mont Derrière (à côté de Mont Devant) à 7h15. M. Distrait (aujourd'hui c'est moi) nous fait perdre 25 minutes dès le début de la balade à cause de crampons oubliés au fond du coffre. Après environ deux heures d'approche, nous attaquons les difficultés sous un ciel d'un bleu inespéré et, surtout, sans vent.

Dès le début, Romain fait un boulot énorme pour protéger l'itinéraire et nettoyer les prises. Aux petits soins pour Fred et moi, il ajoute des sangles là où la grimpe est délicate. La neige fraîche et le verglas compliquent la montée : de nombreuses prises sont glissantes ou impraticables et il n'y a pas assez de glace pour mettre les crampons. Romain cotera la sortie à D+.

Le paysage est somptueux. Quand le ciel se couvre, il reste des rayons pour éclairer la Tournette au nord-est ou les près à l'ouest. Fred repère la forme parfaitement dessinée d'un cobra dans le relief.

Au niveau de la dalle spitée, Romain essaye plusieurs solutions. L'option retenue sera la variante de la vire suivie du dièdre. Il nous faudra une heure en tout pour franchir cette difficulté.

La suite, annoncée comme « moins soutenue » sur le topo estival, comporte dans ces conditions automnales d'autres obstacles importants. Nous pensons avoir franchi le « petit mur en IV+ typé très blocs ». Nous nous étonnons donc de la longueur de la fin sous le sommet. L'heure tourne et de gros nuages approchent, nous commençons à nous sentir sous pression. Fred a l'oeil partout, corrige mes nombreuses approximations et ne se départira jamais de sa bonne humeur.

En fait, Romain comprend le premier notre erreur et nous atteignons enfin le « petit mur ». C'est très costaud, même pour lui :-) et d'autres Gaulois l'avaient estimé à 6a. Finalement, c'est sur les épaules de Derlot qu'il sera franchi. Idée géniale et bel esprit d'équipe, vraiment.

Nous arrivons au sommet vers 16h45. Nous ne finirons pas à la frontale ! Nous retrouverons la voiture à 18h00. Nous pouvons enfin manger autre chose que des fruits secs.

Sortie à refaire, histoire d'emmener Victor, qui aurait dû être des nôtres, récupérer un coinceur appartenant à Romain... et trouver un bar ouvert.

 

Merci à Jean-Claude Ameisen pour l'inspiration du titre.